Le gouvernement congolais a balayé d’un revers de main, les allégations sur la prétendue arrestation ciblée des officiers militaires de l’espace swahiliphone.
Lors d’un briefing presse, lundi 02 juin, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a dénoncé « des affabulations » qui occultent la volonté manifeste d’une certaine classe politique de diviser les Congolais.
« Je suis sidéré d’entendre cela », regrette le ministre de la Communication et des Médias qui rappelle que l’armée est apolitique.
« J’ai envie de dire que c’est l’armée qui est protectrice de la nation. Et lorsqu’on parle de nation, on ne peut pas parler des tribus. Encore qu’il n’existe pas de tribu Swahili, mais on ne peut pas non plus penser, identifier les uns les autres si ce n’est une volonté délibérée d’inoculer le poison de la division. On avait déjà vu depuis quelques mois dire les attaques sur les swahiliphones. Et vous avez pu regarder vous-même que ce n’était que des affabulations. Et c’est dans ce même ordre, parce qu’il y a une volonté délibérée de semer la division qu’on veut faire croire qu’il y a des poursuites spécifiques contre des officiers swahiliphones », a-t-il ajouté.
Nonobstant, Patrick Muyaya souligne qu’être swahiliphone ne saurait être une immunité face au manquement à son devoir et à l’exécution de son serment de défendre l’intégrité territoriale jusqu’au sacrifice suprême.
« Être swahiliphone n’exonère pas des poursuites. Lorsque les choses n’ont pas été faites telles qu’elles devraient l’être. Et ici, nous parlons de l’armée. Et vous savez comment les questions militaires préoccupent le Président de la République au plus haut point. Est-ce que si nous faisons un tour aujourd’hui, on regarde le travail de l’inspection et de l’auditorat, est-ce que les officiers pour lesquels il y a des reproches sont strictement ou essentiellement swahiliphones? C’est faux », a rétorqué le speaker du gouvernement Suminwa.
Il a engagé les Congolais, particulièrement les professionnels de médias dans la lutte contre la propagation des discours de stigmatisation. Il a également prévu un point de presse avec le porte-parole de l’armée afin de faire le point sur cette question.
« L’ennemi cherche à tout prix à nous diviser pour faire croire qu’il y a de problèmes communautaires alors qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits à ces niveaux, y compris pour améliorer les circuits d’approvisionnement des logistiques. Et chaque fois qu’un officier, quelle que soit son origine tribale, est trouvé en faute, il doit subir la rigueur de la loi. C’est cela. Et surtout que l’armée, c’est la discipline qui en est la mère », a-t-il martelé.
Lors de son adresse à la Nation vendredi 23 mai, l’ancien Président de la République Joseph Kabila Kabange a dénoncé la déliquescence de la situation sécuritaire dans plusieurs provinces, y compris à Kinshasa, capitale du pays.
Dans son discours, Kabila a aussi souligné que cette situation est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement « sans jugement » aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité. Particulièrement, Joseph Kabila a mis en avant des arrestations ciblées contre les militaires swahiliphones.
Depuis lors, une liste d’une dizaine d’officiers entre autres de l’espace Grand Katanga, détenus actuellement soit à la prison de Ndolo ou à Makala circule dans les réseaux sociaux. La plupart d’entre-eux sont accusés de « collaborer avec l’ennemi ou de fuite devant l’ennemi.
Mont Carmel Ndeo