La Première ministre, Judith Suminwa, se présentera-t-elle devant la Cour de cassation en tant que témoin dans l’affaire qui oppose le ministère public à l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba ?
C’est une question qui suscite de nombreuses spéculations. Lors de l’audience du 3 août dernier, marquée par l’absence de la plupart des témoins réclamés par les avocats de la défense, le juge président, Justin Kibamba, a ordonné que les dix témoins identifiés soient présents lors de la prochaine audience, sans qu’il soit nécessaire de leur adresser une nouvelle citation.
« Étant donné que tous les témoins n’ont pas été atteints, nous vous demandons de revenir le mercredi 6 août à 10 heures », a-t-il déclaré.
Dans cette perspective, la Cour de cassation a annoncé une audience le 6 août 2025, dédiée à l’audition de témoins clés, parmi lesquels figure la Première ministre Judith Suminwa.
En mai 2025, la Première ministre Suminwa avait ordonné à Mutamba de fournir des explications détaillées concernant le dossier d’attribution du marché. Cela incluait les rapports d’analyse des offres, le procès-verbal d’attribution provisoire, le procès-verbal de clôture des négociations, ainsi que des preuves de marchés similaires exécutés par l’attributaire. Elle avait également demandé des éclaircissements sur le choix du mode de passation de gré à gré, alors que ce marché aurait dû être attribué par appel d’offres restreint.
Elle avait reproché à l’ancien ministre de la Justice le non-respect des procédures établies par la loi sur les marchés publics et le manque de transparence dans le cadre du projet de construction de la prison centrale de Kisangani, pour lequel il est soupçonné d’avoir détourné 19 millions USD.
Jules Alingete, Inspecteur général des finances (IGF), Didier Budimbu, ministre des Sports, et Alexis Gisaro, ministre des Infrastructures et le secrétaire exécutif de la CENAREF sont également attendus devant la Cour.
Lors de l’audience de lundi, Alder Kisula Betika, Secrétaire exécutif de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF), a exprimé, par voie de correspondance, son refus de comparaître publiquement, invoquant l’article 120 de la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cet article stipule que les dirigeants et membres du personnel de la CENAREF ne peuvent être appelés à témoigner lors d’une audience judiciaire sur des faits dont ils ont eu connaissance dans l’exercice de leurs fonctions.
Mont Carmel NDEO