Lors d’une audience à la Cour de cassation, ce mercredi 6 août 2025, Rose Mutombo, ancienne ministre de la Justice, a reconnu avoir été à l’initiative de la construction de la prison de Sake, située à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Ce projet a été réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé.
En effet, cette déclaration a été faite dans le contexte d’un procès opposant le parquet général au prévenu Constant Mutamba, qui est jugé pour détournement présumé des fonds alloués à la construction de la prison centrale de Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, dans le nord-est du pays.
Rose Mutombo a souligné l’importance de la prison de Sake dans le système pénitentiaire congolais, affirmant que ce projet visait à améliorer les conditions de détention et à répondre aux besoins croissants en matière de sécurité. Elle a également précisé que le partenariat public-privé était essentiel pour mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation de cette infrastructure.
» Oui Monsieur le Président, on a eu à présenter le projet de la construction de la prison de Saké à Goma et la note d’information a été présentée au Conseil des ministres. Mais ce qui est différent pour ce contrat là, c’est un partenariat public-privé. Puisque quand j’ai présenté au conseil des ministres, j’ai vu que le trésor public n’avait pas d’argent pour la construction des prisons. Et que j’ai une proposition à faire au gouvernement qui pouvait nous avancer. Et j’ai présenté dans une note d’information lors d’un conseil des ministres ma proposition qui a été validée. C’était quoi exactement? La majorité de nos prisons sont construites dans le centre-ville. Dans le temps colonial, il n’y avait pas autant de populations. C’est ainsi que la prison de Munzenze qui est en plein centre-ville dérangeait les populations environnantes. Quand j’ai présenté ce projet, on a eu à nous réunir avec les différents ministères sectoriels qui interviennent. On a été avec les infrastructures, l’Urbanisme, l’Aménagement et les Affaires foncières, puisque on devait intervenir dans la province du Nord-Kivu pour avoir un terrain où construire cette prison-là. Et les experts ont eu à travailler, ont fait plusieurs descentes et finalement le consortium qui avait gagné le marché », a expliqué Rose Mutombo.
Le procès de Constant Mutamba, qui a attiré l’attention des médias et du public, mettant les enjeux de la gestion des fonds publics et la nécessité de transparence dans les projets d’infrastructure. Les accusations portées contre Mutamba soulèvent des questions sur la responsabilité des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ces projets.
Il sied de noter que les déclarations de Rose Mutombo pourraient avoir des répercussions sur le déroulement du procès et sur la perception du public concernant la gestion des ressources publiques en République Démocratique du Congo.
GRÂCE DIOMI