La Haute cour militaire a annoncé vendredi 19 décembre 2025 l’ouverture du procès du général Philémon Yav, ancien commandant de la deuxième région militaire dans le Haut-Katanga, région située dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L’officier supérieur est poursuivi pour deux chefs d’accusation distincts : la trahison et l’incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir et à la discipline, ainsi que la trahison et la participation à un mouvement insurrectionnel, selon l’extrait de rôle de cette juridiction spécialisée.
Le général Yav, figure controversée de l’armée congolaise, est accusé d’avoir, dans le cadre de ses fonctions, encouragé des comportements déviants au sein des troupes sous son commandement, notamment dans une région stratégique marquée par des tensions sécuritaires persistantes. La deuxième région militaire couvre des zones riches en ressources minières, où des conflits armés et des mouvements rebelles ont régulièrement perturbé la stabilité. Les charges de trahison et d’insurrection font référence à des allégations selon lesquelles l’ancien commandant aurait participé à des actions visant à saper l’autorité de l’État congolais, potentiellement en lien avec des groupes armés opérant dans le Haut-Katanga.
Selon les sources judiciaires, ce procès s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement congolais pour renforcer la discipline au sein des forces armées, affaiblies par des mutineries récurrentes et des accusations de corruption. La Haute cour militaire, chargée des affaires impliquant des militaires de haut rang, a été saisie de cette affaire suite à des enquêtes internes menées par les services de renseignement de l’armée.
Le général Yav, qui a servi dans l’armée congolaise pendant plusieurs décennies, nie les accusations et clame son innocence. Ses avocats ont indiqué qu’ils plaideraient la légitimité de ses actions, arguant qu’elles étaient motivées par des préoccupations légitimes sur la gestion des troupes.
HERVÉ KABWATILA
