Le gouvernement congolais a vu de bon œil, la nomination de trois experts internationaux à la Commission d’enquête indépendante sur la situation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. L’annonce de cette décision a été faite le 27 octobre par Jürg Lauber, président du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Les membres nommés sont Arnauld Akodjenou (Bénin), Maxine Marcus (Allemagne/États-Unis) et Clément Nyaletsossi Voule (Togo), avec M. Akodjenou désigné comme président de la Commission.
Selon le Conseil de l’ONU aux droits de l’homme, cette démarche fait suite à la résolution S-37/1 adoptée lors d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme en février 2025. Celle-ci an exposé les violations des droits humains dans l’Est de la RDC.
La Commission a pour mission d’« enquêter et d’établir les faits, les circonstances et les origines fondamentales de toutes les allégations de violations présumées des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits et de violations du droit international humanitaire, y compris celles touchant les femmes et les enfants, celles impliquant des violences sexuelles et sexistes, et celles commises contre des personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés, ainsi que d’éventuels crimes internationaux dans le contexte de la dernière escalade des hostilités en janvier 2025 et en cours dans les provinces susmentionnées.
Elle a également été chargée d’« identifier, dans la mesure du possible, les personnes et les entités responsables de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits ou de violations du droit international humanitaire, et d’éventuels crimes internationaux dans le contexte de la dernière escalade des hostilités et en cours dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, afin de veiller à ce que les responsables soient tenus de répondre de leurs actes.
Pour le gouvernement congolais, cette initiative ouvre la voie à la lutte contre l’impunité et à l’établissement de la vérité historique pour la paix et la stabilité régionale.
« La poursuite des auteurs et commanditaires de ces crimes constitue une exigence de justice et un impératif de lutte contre l’impunité », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
Il a réaffirmé le volonté du gouvernement de coopérer pleinement avec la Commission en conformité avec la législation nationale et les engagements internationaux de la RDC.
Dans le cadre de sa mission, Kinshasa encourage la Commission à se rendre sur le terrain pour documenter les réalités vécues par les populations civiles.
Depuis la prise de Goma, le gouvernement congolais a documenté une série de crimes graves perpétrés par les rebelles de l’AFC-M23 dans les zones qu’ils occupent au Nord et Sud-Kivu.
Le dernier rapport publié le 11 octobre dernier a fait état de plus de 272 assassinats et exécutions sommaires, ainsi que de plus de 300 cas de viols et de tortures corporelles, touchant même des élèves.
Ces faits, selon le ministre de l’Intérieur, sont survenus entre le 20 septembre et le 2 octobre 2025 notamment des recrutements forcés et des bombardements d’habitations dans les territoires de Rutshuru, Walikale et Masisi.
Mont Carmel NDEO
































































