À trois ans des prochaines élections présidentielle de décembre 2028, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), sous la direction de Félix Tshisekedi, s’apprête à tenir son congrès, sauf imprévu, dans la première quinzaine de décembre prochain.
Selon les partisans, cette rencontre aura pour objectif d’affiner les stratégies internes du parti en vue de la conquête du pouvoir. Cependant, une déclaration d’un cadre de l’UDPS a levé un coin du voile sur les ambitions politiques et suscité une controverse dans le paysage politique congolais.
Lors d’une émission médiatique, Paul Tshilumbu, député national et cadre du parti a affirmé que les élections de 2028 ne pourraient pas avoir lieu tant que la guerre dans l’Est du pays se poursuivrait. Selon lui, c’est une « décision rationnelle ».
« Nous ne tiendrons pas d’élections tant que la guerre se poursuivra dans l’Est du pays. C’est une décision rationnelle. L’ancien président Joseph Kabila nous a enseigné un point important, qui est d’ailleurs constitutionnel : le président reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur. La guerre est comme une catastrophe naturelle, on ne la prévoit pas », a-t-il argué.
Cette position qui présage des scénarios sur la tenue des élections, est perçue comme une tentative de prolonger indéfiniment le mandat du président en place au-delà de ses deux mandats reconnus par la constitution.
En plus de justifier un éventuel report des élections, Tshilumbu a réaffirmé la volonté de l’UDPS de conserver le pouvoir après l’ère Tshisekedi.
« Nous, l’UDPS, tant que nous serons en mesure de garder le pouvoir de manière démocratique, nous le garderons jusqu’au retour de Jésus-Christ », a-t-il ajouté.
Ces déclarations sont au cœur d’un tollé. Les réactions de l’opinion publique et des autres formations politiques se multiplient.
Sur x, l’activiste Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO a rappelé qu’« aucun individu ou parti politique n’a le pouvoir de renvoyer les élections de 2028 » . « C’est une décision qui appartient au peuple congolais », a-t-il dit en substance.
Lors de ses déplacements en province, à Kisangani puis à Lubumbashi quelques mois après sa réélection, le président congolais, Félix Tshisekedi, avait affirmé : « Personne ne changera mon avis sur cette question. »
Alors que son deuxième et dernier mandat arrive à terme en 2028, Félix Tshisekedi avait souligné « vouloir rédiger une nouvelle Constitution adaptée aux réalités de la RDC, et qui ne handicape plus le fonctionnement du pays. »
L’actuel chef de l’État dénonçait notamment l’article 217, qui, selon lui, « consacre la vente de la souveraineté de la République Démocratique du Congo à des États africains. »
« Le texte n’est pas adapté aux réalités de la gouvernance actuelle », avait-il argué lors d’un meeting le 23 octobre 2024, tout en déplorant le fait que l’actuelle Constitution, promulguée en 2006 sous le régime de Joseph Kabila, ait été rédigée « par des étrangers. »
En réaction, les opposants avaient accusé le président Tshisekedi de vouloir « briguer un troisième mandat » en menant « un coup d’État constitutionnel », tout en dénonçant un faux prétexte pour « s’éterniser au pouvoir » sur fond de « dérive dictatoriale ».
De son côté, l’Église catholique avait jugé inopportune cette révision, qui pourrait mener à un coûteux référendum alors que les besoins sociaux du pays sont énormes.
Nonobstant, l’UDPS, par l’intermédiaire de son président intérimaire et secrétaire général, Augustin Kabuya, avait allégué que « rien ni personne ne peut faire reculer la machine mise en place pour réviser ou changer la Constitution ».
Mont Carmel NDEO






























































