L’opposant et membre du mouvement anti-Tshisekedi « Sauvons la RDC » a défendu l’initiative de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, qui a brièvement séjourné à Goma et Bukavu, deux grandes villes du Kivu, actuellement occupées par le Rwanda sous couvert de la rébellion de l’AFC-M23.
Selon cet ancien ministre et député national, la démarche du président honoraire s’inscrivait dans le cadre de son engagement pour la réunification du pays.
« Il est tout à fait normal. Kabila en tant qu’ancien président de la République a été un symbole de l’unité nationale, il a démontré son engagement en partageant son pouvoir afin de réunifier le pays. Il a accepté de céder une partie de son pouvoir, en ayant quatre vice-présidents, ce qui n’a jamais été fait auparavant, pour que le Congo demeure un et indivisible », a-t-il déclaré lors d’une émission.
Dans son harangue, Makila souligne également que lors de la première alternance pacifique, Joseph Kabila a remis à son successeur un pays unifié.
« J’avais critiqué Kabila par le passé, non pas en raison de son nom, mais pour que nous puissions retrouver l’intégralité de nos 2 345 000 km², et il l’a fait. À la remise et reprise avec M. Tshisekedi, il a remis la clé de la République à l’actuel président. Il n’y avait même pas un seul territoire occupé par qui que ce soit », a-t-il ajouté.
Pour étayer son argumentation, l’ancien vice-premier ministre des Transports indique que l’ancien président a œuvré, durant son mandat, pour la neutralisation des groupes armés actifs sur l’ensemble du territoire national, en particulier dans l’est du pays.
« Je vais même aller plus loin. En 2001, il a hérité de 157 groupes armés. À son départ, il en a laissé 14, qui n’étaient même pas actifs. C’est vérifiable, car je suis un ancien parlementaire et j’ai souvent assisté à des réunions de la commission de défense. Les chiffres que je vous donne sont vérifiables », a-t-il affirmé.
L’ancien gouverneur a critiqué la position du gouvernement qui accuse l’ancien chef de l’État de complicité avec la rébellion, en se basant notamment sur ses sorties médiatiques et son séjour dans les zones sous contrôle de l’AFC-M23.
« Kabila est un ancien président, un symbole de l’unité nationale. S’il se rend sur place pour prendre connaissance de la situation, on l’accuse de complicité. C’est complètement fou », s’est-il exclamé.
Pour lui, l’ancien président a toujours été du côté de la République, mais il ne peut pas se substituer à celui qui a la charge de veiller à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale du pays.
« Aujourd’hui, Kabila est un ancien chef de l’État. Il y a un président de la République qui est là pour la destinée de notre pays. Cependant, si ce président ne cherche pas à consulter son prédécesseur, qui a une expérience, même malheureuse, avec le M23, que peut-il faire ? Le président Tshisekedi aurait pu appeler Joseph Kabila pour discuter de ce sujet », a-t-il déclaré.
Ce membre du bloc d’opposition « Sauvons la RDC » a également révélé que Kabila avait tendu la main à son successeur pour discuter de la neutralisation du M23. Cependant, a-t-il précisé, Félix Tshisekedi avait rejeté main tendue.
« J’ai été le dernier à rencontrer Tshisekedi par l’intermédiaire de son ex conseiller spécial en matière de sécurité, M. François Beya, il y a trois ans. S’il n’avait pas fait cette démarche, c’est une autre histoire. Il a fait cette démarche, par l’intermédiaire de la personne qui est devant vous. François Beya est toujours là et peut en témoigner », a-t-il affirmé.
La prise de position de José Makila intervient dans un contexte où, Joseph Kabila, condamné à mort notamment pour haute trahison, a créé un mouvement politique pour combattre le pouvoir en place accusé de « dictature et de tyrannie ».
Mont Carmel NDEO
































































