Lors de la 40ᵉ Journée mondiale de la jeunesse célébrée à Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo a mis en garde contre les approches diplomatiques excluant la population et a insisté sur la nécessité d’une dynamique interne forte pour une paix durable.
La 40ᵉ Journée mondiale de la jeunesse, célébrée ce dimanche 23 novembre à Kinshasa, a été marquée par une homélie d’une rare intensité politique. Devant des milliers de jeunes rassemblés à l’esplanade du Palais du Peuple, le cardinal Fridolin Ambongo a livré un message direct, mêlant préoccupations pastorales et avertissements aux dirigeants congolais.
Revenant sur les initiatives diplomatiques menées à Washington et à Doha pour tenter d’apaiser la crise dans l’Est de la RDC, le prélat catholique a appelé à la prudence face aux négociations qui se résumeraient à des « arrangements entre politiciens ».
« Toute initiative qui ne s’attaque pas aux causes profondes de la misère du peuple congolais est vouée à l’échec. Elle générera d’autres crises si nous ne rassemblons pas notre peuple autour d’une table pour vider son sac », a-t-il déclaré, dénonçant les démarches qui négligent la participation citoyenne.
Le cardinal Ambongo a rappelé que la CENCO et l’ECC portent ensemble un projet interne majeur : le Pacte pour la paix, la réconciliation entre Congolais et le bien-vivre ensemble dans les Grands Lacs, présenté comme une véritable feuille de route pour une paix durable, centrée sur la population plutôt que sur les élites politiques.
S’adressant directement aux jeunes, le prélat les a exhortés à rejeter la corruption, qu’il identifie comme la racine des principaux maux qui frappent Kinshasa : insalubrité, embouteillages, infrastructures délabrées, inondations récurrentes. « Ces fléaux trouvent leur origine dans la corruption et le détournement des deniers publics », a-t-il martelé, invitant la jeunesse à devenir actrice de la transformation sociale et morale du pays.
Cette interpellation intervient dans un contexte où de plus en plus de voix réclament un dialogue national afin de compléter les initiatives diplomatiques extérieures. Plusieurs acteurs estiment que Washington et Doha, malgré leur importance, ne suffiront pas sans une dynamique locale inclusive.
Lors du deuxième congrès de l’Union sacrée pour la Nation (USN), le président Félix Tshisekedi a lui aussi plaidé pour un dialogue national, tout en rejetant toute médiation « pilotée de l’extérieur ». Le chef de l’État a néanmoins salué les accords en négociation à Washington et le processus de Doha, qu’il juge essentiels pour protéger la RDC des ingérences étrangères et restaurer une stabilité durable.
Henry MLND






























































