Au lendemain de l’appel de Félix Tshisekedi à Paul Kagame depuis Bruxelles, Martin Fayulu fustige une diplomatie jugée déconnectée des réalités internes. L’opposant appelle à une introspection nationale pour bâtir une paix durable.
La récente déclaration du président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, invitant son homologue rwandais Paul Kagame à « faire la paix des braves », continue de susciter de vives réactions sur la scène politique congolaise.
Dans un message publié ce vendredi 10 octobre sur son compte X (anciennement Twitter), le leader de l’opposition, Martin Fayulu, a vivement critiqué ce qu’il considère comme une « fuite en avant diplomatique ». Selon lui, le Chef de l’État met trop l’accent sur la scène internationale au détriment des causes internes du conflit qui mine la République démocratique du Congo (RDC).
« Félix Tshisekedi doit comprendre que la crise congolaise a des causes internes — institutions illégitimes, corruption et impunité, armée affaiblie — et externes — convoitise du Rwanda et de l’Ouganda, projet de balkanisation », a déclaré Fayulu.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2018 estime que les appels à la paix resteront vains tant que le pouvoir n’engagera pas une véritable réforme politique et institutionnelle. Il plaide pour un dialogue national inclusif afin de restaurer la légitimité démocratique et la cohésion sociale.
« La paix ne se décrète pas dans les salons européens. Elle se construit dans la vérité, la justice et la cohésion nationale », a-t-il martelé.
Jeudi, depuis Bruxelles, Félix Tshisekedi avait appelé Paul Kagame à « arrêter l’escalade » et à « construire la paix des braves ». Un message perçu par certains observateurs comme un geste d’apaisement, mais jugé par d’autres trop conciliant face à un voisin accusé de soutenir les rebelles du M23.
Entre ouverture diplomatique et exigences internes de gouvernance, le débat reste entier sur la stratégie de Kinshasa pour ramener la paix dans l’est du pays.
Henry MLND