Lors d’une allocution marquante au Palais du Peuple ce samedi 2 août 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi Tshilombo, a souligné la tragédie du génocide économique ayant coûté la vie à des millions de Congolais dans les conflits armés. Il a appelé à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour mettre fin à cette crise humanitaire oubliée.
Le président Tshisekedi a évoqué la perte tragique de 10 millions de vies au cours des dernières décennies, soulignant l’impact dévastateur des conflits armés sur la population congolaise. Il a rappelé que ce génocide économique est souvent négligé dans les discussions internationales, malgré ses conséquences catastrophiques sur le développement du pays.
Dans son discours, le président a insisté sur la nécessité d’une unité nationale pour surmonter les divisions et les discours de haine qui exacerbent les tensions. Il a encouragé les Congolais à se rassembler autour d’un objectif commun : la reconstruction d’une société plus inclusive et solidaire.
Tshisekedi a annoncé des initiatives visant à revitaliser l’économie et à restaurer la dignité des Congolais, en mettant l’accent sur des partenariats stratégiques avec des pays comme les États-Unis et d’autres nations. Il a également mentionné un accord de paix historique signé avec le Rwanda, qui ouvre la voie à une nouvelle ère de stabilité dans la région des Grands Lacs.
« J’instruis le gouvernement de mener un dialogue diplomatique ciblé avec les représentations étrangères accréditées à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, afin de les sensibiliser aux enjeux de ce combat et de faire d’elles des relais actifs de notre message auprès de leurs capitales », a déclaré Félix Tshisekedi, président de la RDC, dans un discours prononcé samedi à la journée de commémoration du Génocost (Génocide congolais pour des gains économiques).
« Le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence ; le contraire de la vie, ce n’est pas la mort, c’est l’oubli », a rappelé samedi à Kinshasa le président Félix Tshisekedi, lors de la Journée du Génocost, en dénonçant plus de trois décennies d’une guerre d’agression transformée en « entreprise prédatrice à visée économique » et en « atteinte à notre identité collective », citant Kasika, Makobola, Katogota et d’autres localités devenues « les stigmates d’un drame humain », avant d’appeler à préserver cette mémoire comme « socle d’une action lucide, responsable et irréversible.
Patrick Fata, directeur général du FONAREV, le fonds public mis en place en République démocratique du Congo pour l’indemnisation et la réparation des victimes, à l’occasion de la Commémoration samedi à Kinshasa de la journée du Genocost (génocide congolais pour des gains économiques) a fait savoir que : « 1.555 incidents documentés et certifiés dans 11 provinces, témoignant d’un travail minutieux de collecte et de vérification des faits effectué par le Fonarev. 139 camps de déplacés répertoriés autour de la ville de Goma, Beni et Bunia, accueillant plus de 2 millions de déplacés en 2024. 416.781 personnes pré-identifiées, parmi lesquelles 1.521 victimes détentrices et décision de justice exécutoire ; 146.700 déplacés internes vivant dans les camps situés à Goma, Bunia et Kisangani ; 268.510 victimes issues des communautés affectées par les conflits recensés dans les provinces du Kongo Central, le Grand Kasai, la Tshopo et de l’Ituri. Depuis plusieurs années désormais, le Congo, terre bénie de nos ancêtres, a été transformé en un gigantesque champ de souffrance et de désolation. Les viols massifs, les massacres à grande échelle, les villages décimés, les familles déchirées, les terres pillées, toutes ces atrocités ne sont pas seulement des faits, mais des blessures encore vives et béantes dans notre mémoire collective. Au moment où se déroule cette commémoration, plus de 200 victimes détentrices de décisions de justice sur les 312 ciblées sont en train de recevoir leur indemnisation financière dans les provinces du Kongo Central, de l’Ituri et du Grand Kasai. Le Génocost est une plaie nationale qui ne peut guérir sans vérité, sans reconnaissance, sans justice, Le Génocost, cette tragédie plurielle des chiffres qui ne diront jamais la souffrance, des noms que l’histoire n’a pas évoqués. C’est une mémoire blessée, une plaie nationale qui ne peut guérir sans vérité, sans reconnaissance, sans justice. Comme le disait Nelson Mandela, rendre justice aux victimes c’est donner la dignité à la nation. En ce jour solennel, cette phrase devient notre cri de cœur, notre boussole. Ne pas répéter, ne pas répéter, ne pas répéter, ne pas répéter. Ne jamais oublier. Commencer à guérir. Plus jamais seule. » A déclaré Patrick Fata, directeur général du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liés aux et des crimes conflits contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev).
Le président Félix Tshisekedi a appelé à « répondre à un triple appel : mémoire, dignité, justice », devant les autorités et la population réunies dans une installation de la Police nationale congolaise à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, où il a rendu hommage aux millions de Congolais massacrés et « trop longtemps condamnés au silence », avant d’inviter à un moment de recueillement en leur honneur, samedi, lors de la cérémonie commémorative de la Journée du Génocost.
HERVE KABWATILA