Dans une interview exclusive accordée à une radio étrangère ce mercredi 30 juillet 2025, Éric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC), a partagé des réflexions sur les efforts en cours pour favoriser un dialogue national et régional. Selon lui, l’Église joue un rôle actif dans la promotion d’un pacte social qui vise à renforcer la cohésion au sein du pays.
Senga a également évoqué la situation à Doha, où des discussions sont en cours. « Nous nous suivons de près la situation à Doha pour voir comment cela va se concrétiser en termes d’accord – s’il y a accord, bien sûr », a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’un suivi attentif des négociations.
Le porte-parole a insisté sur la nécessité d’un gouvernement issu du dialogue, capable de conduire un agenda propre et susceptible de permettre au pays de se réunifier. « Il faut un gouvernement qui soit le fruit d’un véritable dialogue, afin de garantir une stabilité durable et une paix durable pour notre nation », a-t-il conclu.
« Nous travaillons déjà avec l’équipe de la présidence de la République. De notre point de vue, le travail interne que nous souhaitons réaliser au travers de ce pacte social tient compte des autres dimensions au niveau régional et international. J’entends parler ici des accords de Washington signés entre le Rwanda et la RDC. Il y a la déclaration de principe entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23. Nous nous suivons de près la situation à Doha pour voir comment cela va se concrétiser en termes d’accord – s’il y a accord, bien sûr. Il faut un gouvernement issu du dialogue qui serait en mesure de conduire un agenda propre et susceptible de permettre au pays de se réunifier. Nous avons beaucoup de réserves à voir la manière dont les préalables sont posés. Vous avez rappelé les questions préjudicielles que le M23 vient déposer aujourd’hui pour demander à ce que qu’il y ait d’abord libération des prisonniers. Peut-être qu’il y a d’autres préalables, donc la question ici devient assez complexe et nous n’arrivons pas à intégrer les choses dans une dynamique globale et ça va être difficile. Notre proposition de départ est que l’on considère la dimension interne aussi, avec ceux qui ont pris les armes. » A déclaré Éric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC).
Et d’ajouter :
« Donc pour nous, le M23 rentre dans la stratégie interne parce que nous estimons qu’un véritable dialogue régional ou international sur des questions ou des causes profondes ne peut avoir de véritable soubassement et une légitimité que si les Congolais arrivent à construire un consensus national. Tous les acteurs qui ont été consultés, y compris Joseph Kabila. Je rappelle ici que lors des consultations, l’AFC-M23 a été consultée. Vous nous avez vus arriver à Goma, nous sommes allés à Bruxelles, à l’Otan, à Nairobi où nous avons consulté personnellement Joseph Kabila, Moïse Katumbi et tous les leaders qui sont à l’extérieur. À l’intérieur, on a vu Martin Fayulu et les autres, donc notre approche est holistique, y compris avec ceux qui ont pris les armes. Nous avons eu l’occasion de nous rendre en Ouganda où nous avons discuté avec quelques acteurs locaux. Nous savons ce qui se passe en Ituri. Ceci doit nous interpeller dans la mesure où nous devons éviter de considérer cette crise qui est dans sa dimension singulière. Lorsque nous parlons de Goma, nous parlons de Kigali alors qu’il y a un grand travail à faire du côté de l’Ituri, à cause de la présence des rebelles de l’ADF-Nalu. » A dit Éric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC).
Et de poursuivre :
« Ce sont des situations incontrôlables que nous déplorons et nous demandons en même temps que le gouvernement s’implique parce qu’il y a beaucoup de difficultés d’ordre logistique, même en ce qui concerne l’évacuation des corps, en ce qui concerne la prise en charge des cadavres, même des familles. La demande la plus pressante aujourd’hui au niveau de la population, au niveau de la communauté nationale internationale, c’est que nous allions au dialogue. Et beaucoup estiment, y compris nous, qu’un gouvernement qui viendrait dans ce contexte du dialogue serait en mesure de conduire un agenda propre et susceptible de permettre au pays de se réunifier, de se pacifier et d’accompagner un processus de paix assez complexe jusqu’à ce que les choses reviennent à la normale, notamment en vue des prochaines élections de 2028. » A conclu Éric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC).
Cette déclaration intervient à un moment important pour la RDC, alors que le pays cherche à surmonter des défis politiques et sociaux majeurs. L’engagement de l’Église du Christ au Congo dans ce processus pourrait jouer un rôle déterminant dans l’avenir du pays.
HERVE KABWATILA