En marge de l’atelier sur les mécanismes de fonctionnement et de stabilisation des institutions provinciales qui réunit les présidents des assemblées provinciales, les gouverneurs, ainsi que des députés et ministres provinciaux à Kinshasa, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité, Affaires coutumières et Décentralisation, Jacquemain Shabani a souligné que depuis la réforme de l’organisation politique, administrative et territoriale de la RDC, le but de développement à la base est loin d’être atteint.
D’emblée, il a rappelé que le principal objectif du découpage territorial que le constituant a consacré administrativement l’État congolais en 25 provinces plus de Kinshasa, dotées de la personnalité juridique en exerçant les compétences de proximité, par un gouvernement provincial et une assemblée provinciale, était non seulement de consolider l’unité mise à mal par les guerres successives, mais surtout de créer des centres d’impulsion et de développement à la base.
Le chef de la Territoriale a mis en lumière la déstabilisation endémique des institutions provinciales caractérisée par la recrudescence des tensions entre les assemblées provinciales et les exécutifs provinciaux. Ces tensions se matérialisent par des motions de défiance et de censure contre les gouverneurs, vice-gouverneurs et parfois même contre les membres des bureaux des organes délibérants.
« Si ces motions sont des instruments démocratiques légitimes prévues par notre Constitution et nos lois, leur usage abusif ou systématique entraîne une instabilité chronique, bloque l’action publique et prive nos populations de bénéficier du développement très attendu », a souligné le ministre de l’Intérieur.
Le patron de la Territoriale a précisé que ces crises institutionnelles ralentissent et freinent le développement socio-économique des provinces. Elles contribuent à la résurgence des conflits communautaires, des conflits du pouvoir coutumier et des limites administratives entre entités.
Face à ces fléaux, Jacquemain Shabani a invité les participants à identifier les causes desdites crises afin de définir une stratégie d’action et un chronogramme de mise en œuvre.
En sus, les participants ont été appelés à formuler des propositions idoines pour renforcer la gouvernance provinciale, à définir les mécanismes de stabilisation des institutions provinciales, en considérant les enjeux politiques, sécuritaires ainsi que tous les autres impératifs.
Ces propositions devront corroborer la vision du Président Tshisekedi qui mise sur la stabilité politique pour exécuter les programmes de développement et contribuer à la cohésion sociale dans un contexte d’agression dans l’est du pays.
Mont Carmel NDEO