En République démocratique du Congo, le discours prononcé par l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, le 23 mai dernier, ses sorties médiatiques, sa prise de position en faveur du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo, vitrine politique du M23, responsable de massacres de civils dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que son installation à Goma, ville occupée par les rebelles, continuent de susciter de vives indignations.
Ce lundi, Pierre Lumbwe Kazimoto, leader politique et notable du Tanganyika, a dénoncé les dérives de l’ancien Président Joseph Kabila, qu’il accuse d’avoir officiellement rejoint le mouvement rebelle M23/AFC, soutenu par le Rwanda, après 18 ans de règne absolu et stérile.
Dans une déclaration, ce fils du Tanganyika affirme que l’ancien Chef de l’État, Joseph Kabila, a orchestré les désordres actuels dans le but de revenir au pouvoir en se présentant comme un rempart, fort de sa prétendue identité katangaise.
« Kabila n’a pas sa place au Katanga », a-t-il déclaré, soulignant que la population katangaise est fermement opposée à la démarche et aux méthodes de Joseph Kabila, qui, selon lui, s’est empressé de créer un mouvement insurrectionnel, massacrant la population qu’il a dirigée pendant 18 ans.
Dans cette optique, il a rappelé aux filles et fils de l’espace Katanga les coups bas que Kabila a infligés aux grandes figures du Katanga, notamment aux regrettés patriarches Mwando Simba, Kyungu Wa Kumwanza, Katumba Mwanke, Samba Kaputo et bien d’autres.
Alors que les rebelles, soutenus par l’armée Rwandaise (RDF), ont instauré la terreur et la cruauté dans les zones qu’ils occupent illégalement, cet acteur politique a exprimé sa compassion et son soutien à ses compatriotes. Il a salué leur résilience et leur courage face à l’adversité, précisant que chaque jour qui passe est un pas de plus vers la paix et la liberté.
Par ailleurs, l’ancien ministre provincial de l’Intérieur a déploré la résurgence des groupes armés, qui sèment la terreur dans le Grand Katanga, particulièrement dans la province du Tanganyika, où plusieurs civils ont été tués récemment.
Il accuse l’ancien président de la République d’avoir financé certains groupes armés pour déstabiliser les institutions provinciales et alimenter les foyers de tensions.
« Mon passage en tant que ministre provincial de l’Intérieur a permis de pacifier la province et d’unifier tous les Tanganyikais. Ce qui se passe actuellement est une manœuvre dilatoire orchestrée par Kabila depuis plusieurs années. Il a financé certains groupes armés pour créer des tensions dans notre province », a-t-il affirmé.
Profitant de cette occasion, cette figure politique a commenté la situation interne au sein du parti au pouvoir, Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), marquée principalement par des tensions liées à la désignation d’un secrétaire général du parti.
Pierre Lumbwe Kazimoto pense que les tensions et les querelles sont courantes dans toutes les plateformes politiques. Cependant, il estime que le parti fonctionne normalement. « Nous restons tournés vers l’avenir », a-t-il conclu.
JAMES KABWE