Le nouveau gouverneur de la Banque Centrale du Congo, André Wameso, a exprimé sa détermination à stimuler l’utilisation de la monnaie nationale, le franc congolais, afin de contribuer aux efforts en cours pour la dédollarisation.
Ce premier engagement, pris lors de son installation en tant que directeur de la première institution financière de la République Démocratique du Congo, fait suite au constat que plus de 80 % des transactions sont effectuées en dollars américains.
« Les défis sont immenses. Nous avons déjà passé les deux premières revues du Fonds Monétaire International (FMI), et nous devons continuer dans cette lancée. À mes yeux, le plus grand défi d’une institution qui se veut garante de la politique monétaire d’un pays est de rendre les Congolais fiers de leur monnaie. Il est essentiel qu’ils soient fiers d’utiliser le franc congolais pour que la Banque Centrale du Congo puisse pleinement jouer son rôle. On ne peut pas avoir une politique monétaire aussi efficace soit-elle dans un environnement où plus de 80 % des transactions se font en monnaie étrangère. Pour moi, c’est le défi le plus important que nous devons tous relever, et cela dépasse le cadre des agents de la Banque Centrale », a déclaré André Wameso, qui entend également s’appuyer sur une prise de conscience générale pour inciter les Congolais à redonner confiance en leur monnaie.
Dans son dernier rapport sur la situation économique du pays, la Banque Mondiale dresse un bilan mitigé de la stratégie nationale de dédollarisation de la République Démocratique du Congo, lancée en 2012. Ce document met en lumière les lacunes d’une politique qui devait réduire la dépendance au dollar américain pour favoriser l’utilisation du franc congolais (CDF).
Selon la Banque Mondiale, les résultats de cette stratégie sont peu convaincants : la dollarisation reste « très élevée » et l’impact des mesures mises en place est qualifié de marginal.
Mont Carmel NDEO