La crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo ainsi que les conséquences humanitaires qui en découlent, préoccupent au plus haut point au niveau international.
Lors de son briefing devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève (Suisse), le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk a alerté sur l’aggravation de la situation dans cette partie occupée par les rebelles de l’AFC-M23, soutenus par le Rwanda.
Dans sa description, le diplomate onusien relève que le pic de la crise a atteint une gravité alarmante marquée par des violations du droit international humanitaire ainsi que des atteintes aux droits humains « d’une ampleur et étendue effroyables ».
« Alors que les affrontements continuent sans répit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la situation dans l’Est de la RDC est grave et alarmante », a déclaré Volker Türk, chef du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Se basant sur les conclusions préliminaires de la mission d’établissement des faits, le haut-commissaire onusien note une absence totale de considération pour la protection des civils pendant et après les opérations militaires.
Il souligne que la rébellion qui assiège les villes de Goma, Bukavu et consorts, a arrêté arbitrairement des policiers et de nombreux civils, y compris des enfants, après avoir pris le contrôle de villes et villages, les obligeant à rejoindre ses rangs.
Outre les arrestations arbitraires et les recrutements forcés, Volker Türk a documenté des cas de violence sexuelle impliquant toutes les parties au conflit dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
En mai, le gouvernement avait dénoncé l’organisation d’une série d’opérations de traque contre les populations civiles assimilées aux FDLR, FARDC ou encore Wazalendo, dans la ville de Goma, le territoire de Nyiragongo et celui de Masisi, précisément dans les quartiers de Ndosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur et Sécurité, le bilan de ces opérations avaient fait état de 107 assassinats, plus de 4 000 hommes et jeunes garçons enlevés et embarqués de force dans des camions vers une destination inconnue, de centaines de cas d’exécutions sommaires, de viols, de tortures, de pillages, de restrictions à la liberté de circulation ainsi que d’incursions dans des structures sanitaires.
Le ministre de l’Intérieur avait également documenté l’installation sur le sol congolais, des familles rwandaises munies des cartes d’identités rwandaises. Pour lui, ces actes appuient les différentes dénonciations formulées par le gouvernement au sujet des actes d’épuration ethnique et de repeuplement orchestrés par Kigali. A cela s’ajoute, la chasse à l’homme ciblant des personnes sous statut des réfugiés vivant dans les zones sous occupation.
Mont Carmel Ndeo