Les Nations Unies ont lancé un appel urgent à tous les acteurs de la société pour s’attaquer aux normes sociales qui limitent l’égalité des sexes et pour défendre le droit fondamental à une éducation de qualité pour tous. Cette déclaration intervient dans un contexte où l’éducation est considérée comme un levier essentiel pour l’émancipation des femmes et des filles.
Dans un communiqué publié ce samedi 02 aout 2025 dont une copie parvenue à la rédaction de FOXTIME.CD, les Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC) ont salué les efforts du Gouvernement congolais, en particulier du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, pour l’adoption de la circulaire n°1245. Cette circulaire vise à garantir le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires, une mesure qui représente un pas significatif vers l’inclusion et l’égalité des chances dans le système éducatif.
« L’éducation est un droit fondamental qui doit être accessible à tous, sans distinction de sexe, de statut ou de condition. Nous devons travailler ensemble pour éliminer les obstacles qui empêchent les filles de poursuivre leur éducation, notamment les normes sociales qui stigmatisent les jeunes mères », a déclaré un représentant des Nations Unies.
La circulaire n°1245 est perçue comme une avancée majeure dans la lutte contre les discriminations basées sur le genre. Elle vise à créer un environnement scolaire inclusif où toutes les filles, y compris celles qui sont enceintes, peuvent continuer à apprendre et à se préparer pour un avenir meilleur.
« Garantir le droit inaliénable à l’éducation pour toutes les filles, y compris celles confrontées à une grossesse, constitue une pierre angulaire de l’égalité des sexes et le développement durable. Trop long temps, des normes sociales restrictives et des violences ont compromis l’avenir éducatif de nombreuses jeunes filles, les empêchant de réaliser pleinement leur potentiel. Ces nouvelles mesures marquent une avancée décisive vers plus de justice et d’autonomisation. » a déclaré le Coordinateur résident ai, Monsieur John Agbor.
Cette directive vise à garantir l’accès équitable à l’éducation pour toutes les élèves et ne laisser pourcompte, principe fondamental pour lutter contre les discriminations. Elle répond à une problématique persistante dans laquelle des filles se voyaient exclues du système scolaire en raison d’une grossesse. Il s’agit d’un progrès majeur, d’autant plus que ces grossesses sont souvent liées à un manque d’autonomie corporelle, à une information insuffisante, ainsi qu’à des actes de violence et d’agression sexuelle dont elles sont victimes.
Permettre à chaque adolescente de développer pleinement son potentiel est un levier essentiel pour le développement durable. L’égalité des sexes est un catalyseur clé de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), et beaucoup reste à faire. Les ODD 1 (pauvreté), 3 (santé et bien-être),4 (éducation de qualité), 5 (égalité entre les sexes), 8 (travail décent et croissance économique), 10(réduction des inégalités), et 16 (paix, justice et institutions efficaces) sont étroitement liés à l’autonomisation des femmes et des filles.
Le Cadre de Coopération pour le Développement Durable (CCDD) 2025-2029 des Nations Unies en RDC met l’accent sur l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base de qualité, une protection sociale inclusive et au renforcement des capacités pour tous et toutes, en particulier les plus vulnérables. L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont parmi les principes directeurs de la mise en oeuvre du CCDD, qui reconnait que les femmes sont victimes d’inégalités juridiques, politiques, économiques et sociales, ainsi que de violences basées sur le genre (VBG). L’amélioration du faible niveau d’éducation et de formation des filles est explicitement prise en compte dans les résultats stratégiques du CCDD.
Les Nations Unies, en collaboration avec les partenaires, appuient le gouvernement de la RDC à œuvrer activement pour le maintien des filles à l’école et leur autonomisation. Cela passe par des programmes de renforcement des capacités, la promotion du leadership féminin, l’accès à une éducation inclusive et à l’information et les services sur la santé sexuelle et reproductive, ainsi que par l’amélioration de la collecte et de l’utilisation des données démographiques grâce à l’Enquête.
En conclusion, les Nations Unies réitèrent leur engagement à soutenir la RDC dans ses efforts pour promouvoir l’égalité des sexes et garantir une éducation de qualité pour tous. L’appel à l’action est clair : il est temps d’agir ensemble pour construire un avenir où chaque fille peut réaliser son potentiel, libre des contraintes sociales qui l’enferment.
HERVE KABWATILA