Les séquelles de l’entrée des rebelles de l’AFC-M23, appuyés par l’armée rwandaise (RDF), continuent de ravager Uvira, siège provisoire des institutions provinciales du Sud-Kivu. Malgré leur « retrait » annoncé, les effets de leur présence pèsent sur le quotidien de la population d’Uvira.
Dans une interview exclusive accordée à FOXTIME.CD, un membre de la société civile a évoqué la situation précaire dans la ville, marquée par la hausse des prix des denrées alimentaires, des difficultés d’accès à l’eau potable et un nombre élevé de déplacés.
À Sange, la situation s’est dégradée. Selon notre source, au moins 37 personnes y ont perdu la vie à cause des bombardements, tandis que des infrastructures telles que les hangars du marché ont été détruites.
De plus, de nombreux habitants ont fui des localités comme Lubarika, Luvungi et Nyakabere suite à ces violences. Certains se sont réfugiés dans des zones plus sûres, tandis que d’autres ont choisi de traverser la frontière vers le Burundi.
Sur le plan économique, le prix des denrées alimentaires a explosé suite à la fermeture de la route reliant le Burundi à la plaine de la Ruzizi, compliquant ainsi l’approvisionnement en produits alimentaires.
« Parmi les conséquences de cette situation, il y a une rareté des denrées alimentaires. La route qui reliait le Burundi à la plaine de la Ruzizi est désormais fermée, ce qui empêche les gens de se procurer de la nourriture. Alors que la peur persiste d’aller vendre, les prix des denrées de base continuent de grimper. Par exemple, une bassine de manioc, qui se vendait auparavant autour de 12 000 francs, atteint actuellement 25 000 voire 30 000 francs, en raison de la pénurie », a déclaré cet acteur qui a requis l’anonymat.
« La farine que nous consommons provient également du Burundi, mais avec les dépôts pillés, les denrées alimentaires sont devenues très chères sur le marché. L’accès à la nourriture et à l’eau est difficile, et le risque de choléra est très élevé », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a alerté sur l’occupation des écoles par des déplacés et des rebelles du M23 qui y ont établi leur base.
Les rebelles ont également pillé les centres de santé de Luberezi, Mutarule, Sange et Kiliba, privant les déplacés de soins. Les cantines scolaires du Programme Alimentaire Mondial ont été touchées, tout comme de nombreux biens de première nécessité.
Les rebelles ont également pillé l’usine BAB de Bwegera et ses équipements ont été transférés au Rwanda.
Sur le site du Volontariste Agricole de Bwegera, cette unité industrielle a été implantée dans le cadre du programme volontaire d’agriculture de la société Bio Agro Business (BAB) pour la transformation du manioc et du maïs.
Cette usine utilise également les épluchures de manioc et le son de maïs comme aliments pour poissons et poules, ainsi que l’amidon de manioc comme matière première pour la fabrication de spaghettis, une activité menée par de jeunes entrepreneurs à Uvira et dans ses environs.
En septembre 2025, le ministre de l’Industrie s’était rendu sur le site du Volontariste Agricole de Bwegera, où les techniques agricoles et les technologies modernisées, intégrées dans le cadre de l’Agence de Transformation Agricole en RDC (ATA-RDC), ont permis d’augmenter les rendements. Le manioc est passé de 7 à 16 tonnes par hectare et le maïs de 2 à plus de 4 tonnes par hectare.
Mont Carmel NDEO































































