Les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont exprimé ce mercredi 4 septembre 2024 leur indignation face aux récents événements survenus à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, où plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort, dont la plupart par balles, lors d’une tentative d’évasion survenue dans la nuit du 1er septembre et condamnent les attaques et bavures à répétition des forces de l’ordre et de sécurité.
Dans un communiqué de presse rendu public ce jour dont une copie parvenue à notre rédaction, ils déplorent de devoir compter chaque jour des morts face aux attaques et bavures des forces de l’ordre et de sécurité qui banalisent la vie humaine.
« Il est plus que déplorable de devoir compter chaque jour des morts à la suite des attaques et bavures des Forces de l’ordre et de sécurité d’une part, et de la négligence des services de l’État d’autre part. Il y a un an, le 30 août 2023, c’était le massacre de plus d’une cinquantaine de personnes, dites « WAZALENDO », adeptes d’une secte, à Goma, par la Garde républicaine. Récemment, le 15 août 2024, la Nation congolaise a été endeuillée par le massacre crapuleux d’une dizaine de jeunes du mouvement religieux MBIDI à KILWA, par certains éléments des Forces Armées de la RD Congo et de la Police Nationale Congolaise. Le 18 août 2024, nous avons déploré la mort de 25 personnes, doublée de la disparition de 160 autres dans le naufrage d’une baleinière sur la rivière LUKENI, dans le MAI-NDOMBE, suite à la négligence des services de l’État chargés de la régulation de la navigation dans nos lacs et rivières. » Lu dans ce communiqué.
Et d’ajouter :
« Alors que la Nation est encore dans l’attente de la lumière sur les événements malheureux susmentionnés et tant d’autres survenus à travers le pays, notamment dans les provinces de l’Est, spécifiquement dans le Nord-Kivu et en Ituri, et à l’Ouest dans le Territoire de KWAMOUTH, au moment même où la Nation était censée rendre des hommages dignes à Goma à nos 200 frères et sœurs morts suite au déplacement forcé dû à la guerre, les nouvelles provenant de la Prison centrale de Makala, ce lundi 02 septembre 2024, faisant état de plus d’une centaine de morts, dont un bon nombre par balles, de plusieurs blessés et de cas de viol parmi ses pensionnaires, obligent la CENCO à réitérer sa désapprobation de la banalisation de la vie humaine en RD Congo. Nous condamnons sans ambages ces ignobles atteintes à la dignité de la personne humaine »
Et de poursuivre :
« Nous joignons nos voix à celles de Leurs Excellences Nos Seigneurs les Evêques membres de la CENCO qui, en vertu de leurs charges pastorales, n’ont pas caché leur indignation, et dénonçons avec eux les tueries perpétrées dans leurs milieux. A nos chers Evêques et à toutes les populations de leurs diocèses respectifs avec qu’ils partagent les joies et les misères, nous exprimons notre grande compassion. Aussi, nous saisissons cette occasion pour présenter nos condoléances chrétiennes à toutes les familles qui ont perdu les leurs dans ces massacres et à tous ceux qui sont touchés par ces drames iniques et rassurons de nos prières tous les blessés, qu’ils recouvrent force et santé par la grâce du Seigneur »
La CENCO a par ailleurs exhorté tous les fidèles catholiques, ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté, où qu’ils soient, à promouvoir la culture de la non-violence et du respect de la vie humaine, ainsi qu’à observer une citoyenneté responsable, en veillant à l’unité et à la cohésion sociale, en vue de la restauration d’une paix durable en RD Congo.
La CENCO invite, en outre, les instances judiciaires compétentes à engager résolument des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs d’actes de violation des droits humains sur l’ensemble du territoire national et à les déférer devant leurs juges naturels.
GRACE DIOMI