Sous la pression diplomatique des États-Unis, Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont attendus à Washington le 4 décembre pour tenter d’arracher un accord de paix. Une rencontre cruciale qui intervient alors que le M23 consolide ses positions dans le Nord-Kivu et que les relations entre Kinshasa et Kigali sont au plus bas.
Une médiation américaine qui se veut décisive
La Maison Blanche tente une nouvelle fois de s’imposer comme arbitre dans la crise sécuritaire opposant la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Selon les informations d’Afrique Intelligence, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont attendus à Washington le 4 décembre prochain pour participer à un sommet présenté comme « déterminant » pour le retour à la paix dans la région des Grands Lacs.
Les États-Unis espèrent obtenir la signature d’un accord censé mettre un terme aux tensions diplomatiques et aux affrontements indirects entre les deux pays, sur fond d’accusations récurrentes de Kinshasa visant Kigali, soupçonné de soutenir le M23. Le Rwanda continue de nier toute implication.
Un contexte explosif dans l’est de la RDC
Sur le terrain, la situation humanitaire reste critique. Le M23 maintient son emprise sur plusieurs localités stratégiques du Nord-Kivu, provoquant de nouveaux déplacements massifs de populations. Pendant ce temps, le gouvernement congolais multiplie les dénonciations contre le Rwanda, accusé de violer sa souveraineté à travers la présence de militaires rwandais identifiés dans la zone.
Dans ce contexte, la décision du président Tshisekedi de participer à une rencontre de haut niveau avec Paul Kagame est jugée risquée par une partie de l’opinion congolaise. Beaucoup estiment qu’aucune négociation solide n’est possible tant que les rebelles occupent des territoires congolais.
La grande interrogation demeure : l’accord envisagé à Washington imposera-t-il un retrait immédiat, vérifiable et durable du M23 ?
La “main tendue” de Tshisekedi prend un nouveau sens
Cette convocation américaine éclaire sous un nouveau jour la récente volonté de détente exprimée par Félix Tshisekedi. Lors d’une visite en Belgique, le président congolais avait laissé entendre qu’un dialogue direct avec Paul Kagame restait possible, malgré les profondes divergences.
Ce geste, interprété à l’époque comme une ouverture diplomatique, semble désormais s’inscrire dans une stratégie plus large visant à favoriser les efforts de médiation internationale. Les États-Unis, soucieux d’éviter une déflagration régionale aux conséquences imprévisibles, poussent clairement les deux dirigeants à un compromis.
Une paix durable ou une trêve sous surveillance ?
La question reste entière : ce sommet débouchera-t-il sur une paix durable ou ne sera-t-il qu’un nouvel épisode d’une longue liste d’initiatives vite oubliées ? L’enjeu dépasse largement les frontières congolaises. Une stabilisation durable de l’est de la RDC pourrait transformer l’équilibre sécuritaire des Grands Lacs.
Mais sans garanties fermes, contrôlées et acceptées par les deux parties, l’accord pourrait rester lettre morte.
Le 4 décembre sera peut-être un tournant historique. Ou une tentative de plus, orchestrée par Washington, pour empêcher l’escalade d’un des conflits les plus complexes du continent.
Henry MLND






























































