Reportée à plusieurs reprises, la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda aura finalement lieu le 13 novembre prochain à Washington. Soutenu par les États-Unis et le Qatar, ce texte marque une avancée décisive dans la normalisation des relations entre les deux voisins longtemps rivaux.
Un accord stratégique pour la stabilité régionale
Initialement prévue pour le 27 juin dernier, la cérémonie de signature de l’« Accord de Washington » couronnera un processus diplomatique intensif entamé en avril 2024.
Ce texte, négocié sous la supervision de Allison Hooker, secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires politiques, et avec l’appui du Qatar, se veut une feuille de route vers une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Structuré autour de deux volets majeurs – sécuritaire et économique –, l’accord prévoit :
un cessez-le-feu immédiat entre les forces congolaises et rwandaises ;
le désarmement des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC ;
la création d’un mécanisme conjoint de coordination fondé sur le Concept of Operations (CONOPS) adopté le 31 octobre 2024.
Ce mécanisme comprendra également un comité conjoint de suivi, le retour des réfugiés et déplacés internes, ainsi que l’ouverture de corridors humanitaires pour faciliter l’accès de l’aide aux zones touchées par les conflits.
L’économie au service de la réconciliation
Au-delà du volet militaire, l’accord ambitionne de jeter les bases d’une coopération économique durable.
Des projets transfrontaliers sont prévus dans les domaines de l’énergie, du commerce et des infrastructures, avec pour objectif de stimuler l’intégration régionale et de transformer la rivalité historique entre Kinshasa et Kigali en un partenariat stratégique.
Washington, théâtre d’une nouvelle diplomatie régionale
Les 21 et 22 octobre derniers, des délégations congolaises et rwandaises se sont retrouvées à Washington, D.C., dans le cadre de la troisième réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (JSCM).
Ces discussions, tenues en présence de représentants des États-Unis, du Qatar et de la Commission de l’Union africaine, ont permis de consolider les engagements pris lors des précédents rounds de négociations.
Parmi les points sensibles abordés figurent la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et la levée progressive des dispositifs défensifs rwandais le long de la frontière commune.
Une étape historique sous surveillance internationale
Avec la signature prévue à Washington le 13 novembre, la communauté internationale espère voir s’ouvrir une nouvelle ère de confiance entre la RDC et le Rwanda.
Mais si la diplomatie semble sur la voie du succès, la mise en œuvre effective de l’accord constituera le véritable test pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
Henry MLND































































