À l’occasion de la Journée Internationale de la Femme Africaine, célébrée le 31 juillet de chaque année, l’ONG Victorious a organisé ce jour une activité à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, pour sensibiliser l’opinion sur la condition des femmes.
Dans son allocution en marge de cette journée placée sous le thème : « Accélérons le rythme », la députée provinciale de la ville de Kinshasa, Séverine MOLIBA a appelé les femmes à ne pas se sous-estimer.
« Nous interpellons les femmes que nous sommes. Nous ne devons pas nous sous-estimer. Quand vous avez des objectifs à atteindre, il faut oser et aller jusqu’au bout. De l’émancipation, aujourd’hui, nous parlons de l’équité. On a parlé de l’égalité, mais on constate qu’on ne l’a toujours pas atteinte. Nous passons de l’équité pour relever l’égalité. Le taux de participation de la femme congolaise, aujourd’hui, est passé de 19 % à 23 %. C’est grâce à cela que nous disons à celles qui n’ont pas encore compris : levons-nous de ce sommeil, la femme a évolué. Et je pense que dans les jours à venir, nous pouvons atteindre 40 % » a-t-elle fait savoir.
Pour sa part, le docteur GLORIEN TSHIBAKA, acteur politique de la République démocratique du Congo, a indiqué que la femme africaine est une alliée de force pour la bonne gouvernance et le développement durable du pays.
« En RDC et en Afrique, le sens de la politique a changé un peu. Actuellement, quand on parle de la politique, on voit l’art de la démagogie, l’art de l’enrichissement illicite. Et pourtant, la politique doit être, l’art d’organiser et de mettre en pratique les biens communs pour l’intérêt de tous. Mais ce que nous constatons actuellement a changé. Que fait la femme pour remettre à l’ordre tout ce qui est actuellement en désordre ? » S’est-il interrogé.
Et d’ajouter :
« Auparavant, les gens parlaient de la femme dans un sens négatif. Mais que doit faire la femme pour changer tout ce qu’on dit d’elle ? Aujourd’hui, on dit que la place de la femme est dans la cuisine. Avant, on pensait que la femme était juste là pour la procréation. D’un autre côté, on disait que la femme devait rester à la maison et ne pas sortir. Mais que doit faire la femme pour changer tout ce qu’on dit d’elle ? La femme doit s’élever. Nous savons tous que quand une femme s’élève, les choses changent. Quand une femme décide, les choses changent. Quand elle désire quelque chose, elle l’obtient » a-t-il déclaré.
Le bourgmestre adjoint de la commune de Limete Kinshasa, Isaac MUKENDI, a évoqué dans son intervention les droits de la femme face à la législation de la République démocratique du Congo.
« Puisqu’il faut parler de l’actuelle constitution de 2006 qui reconnaît aussi le droit relatif à la femme, nous disons qu’il y a divers textes internationaux et régionaux adoptés par notre pays et qui sont aujourd’hui en application. Ainsi que de manière effective dans notre ordre juridique local interne sur la base de l’article 215. Donc, dans la déclaration universelle des droits de l’homme, toutes les dispositions relatives à l’application ou aux modalités d’application des droits relatifs aux femmes sont donc, d’application. Au-delà de ce droit reconnu à la femme dans la constitution, par rapport aux réformes qui ont été faites, toujours dans le cadre de l’application des droits relatifs aux femmes, aujourd’hui dans le code de la famille, il y a certaines dispositions qui ont été élaguées. Dans le code de la famille, qui autrefois prévoyait la question de l’autorisation maritale, depuis 2015, ces questions n’existent plus. La femme n’est plus soumise à l’autorisation de son mari pour procéder à quoi que ce soit. Le régime qui est aujourd’hui d’application, est celui de la conciliation, donc les époux doivent se concilier pour l’intérêt du ménage. Ainsi, la femme n’est pas soumise à l’autorisation maritale à ce jour » a-t-il renseigné.
La structure ‘’Victorious’’ a été créée le 22 février 2024, dans le but unique d’éduquer, de promouvoir la culture congolaise, la santé, de défendre les droits fondamentaux de l’homme, et de favoriser l’entrepreneuriat, la communication, ainsi que la protection de la femme et de l’enfant.
Signalons qu’à l’issue de cette activité d’une très grande importance, le numéro un (1) de cette structure, Madame Shalom, a procédé à la remise des Trophées aux présidents des différentes organisations qui œuvrent pour l’épanouissement de la femme.
GRÂCE DIOMI