Sur demande du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui est préoccupé par la situation qui prévaut dans la partie Est du pays, marquée par l’agression rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC, le Président du Sénat, l’honorable Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a ouvert ce mardi 04 février, les travaux de la session extraordinaire du Sénat, convoquée conformément aux dispositions de l’article 116, al 1 de la Constitution et article 84, al1 du Règlement d’ordre intérieur de la chambre haute du Parlement. Cette session extraordinaire comporte deux points importants à son ordre du jour à savoir : L’examen de la situation sécuritaire à l’Est de la RDC : proposition des stratégies diplomatiques et politiques de sortie de crise et la présentation de deux juges de la Cour constitutionnelle.
Dans son mot d’entame de cette session extraordinaire, le Président du Sénat a souligné que la situation qui prévaut à l’Est de la République démocratique du Congo, caractérisée par l’occupation d’une partie de son territoire par le Rwanda, sous couvert de ses supplétifs du M23-AFC, commande à ce que le Parlement joue pleinement son rôle pour des solutions idoines.
Jean-Michel Sama Lukonde a salué par ailleurs la mémoire de toutes les victimes tombées sous la barbarie du Rwanda et ses supplétifs dans la ville de Goma, tout en condamnant ce qu’il qualifie des actes ignobles violant la souveraineté de la République démocratique du Congo et la passivité de la communauté internationale.
» À ce jour, plus de 900 corps des personnes tuées ont été acheminées dans les morgues des hôpitaux de Goma. C’est dire que le nombre exact des personnes tuées est certainement plus important que celui enregistré dans les formations sanitaires. Ces actes ignobles constituent une violation flagrante de notre souveraineté et une menace à la paix et à la stabilité non seulement dans la sous-région des grands lacs mais l’Afrique tout entière. Le Sénat condamne avec la plus grande fermeté cette barbarie du Rwanda et ses supplétifs. La passivité de la communauté internationale comme l’a souligné son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République et Chef de l’Etat, dans son message à la Nation du 29 janvier 2025, constitue un affront non seulement à la RDC mais également aux valeurs universelles de justice et de paix », a martelé le Président de la Chambre haute.
À en croire Sama Lukonde, « depuis son accession à l’indépendance, notre pays est la cible d’un complot international nourri par la convoitise des richesses inestimables que regorge notre sol et sous sol. Malheureusement, cette bénédiction naturelle a engendré une spirale des conflits qui ressurgit à chaque étape cruciale de notre évolution politique ».
Il note que depuis l’aggravation de la situation, le Sénat a entrepris un certain nombre d’actions allant dans le sens de réfléchir sur les voies et moyens pouvant permettre de juguler cette crise. S’étant approprié l’appel à la mobilisation générale lancé par le Chef de l’Etat, lors de son adresse à la Nation du 29 janvier 2025, Sama Lukonde engage les senateurs à ne ménager aucun effort pour que les travaux de cette session puissent réellement contribuer aux stratégies de sortie de crise.
« Nous tous, collectivement comme Nation et chacun de nous, de manière singulière, quelque soit sa province, est affecté dans son corps et dans son âme par cette situation sécuritaire et ses conséquences. Engageons nous sans réserve, pour donner à notre mère patrie le meilleur de nous même », a-t-il indiqué.
À ce sujet, Sama Lukonde a annoncé la mise sur pied d’une Commission mixte Assemblée nationale-Sénat pour réfléchir sur les stratégies diplomatiques et politiques de sortie de crise. Du côté du Sénat, cette Commission comprends les membres des commissions Défense et Sécurité, relations extérieures et socio-culturelles ainsi que Genre et Familles. Elle fera rapport respectivement aux Assemblées pleinières. Le président du Senat a invité tout Senateur qui le désire, à prendre part aux travaux de cette Commission.
Signalons enfin que la suite des travaux de cette pleinière inaugurale de la session extraordinaire s’est déroulée à huis clos, ce après une motion de la Sénatrice Vicky Katumwa qui voudrait que cette matière relevant de la sécurité du pays ne soit pas traitée publiquement. À l’unanimité, les sénateurs ont voté pour qu’un huis clos soit decrété.
La rédaction