Goma, capitale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi 04 février 2025, les affrontements récents ont fait près de 3000 morts, dont 2000 corps déjà enterrés. Cette situation alarmante a suscité une grande inquiétude au sein de la communauté internationale, qui appelle à une intervention urgente pour protéger les civils et mettre fin aux violences.
Les combats à Goma, qui ont débuté il y a plusieurs mois, ont atteint un paroxysme avec des tirs à l’arme lourde et des combats en pleine ville. Les hôpitaux, déjà saturés, peinent à gérer le flux de blessés, dont 70% sont des civils touchés par des balles et des éclats d’obus.
Le rapport de l’ONU indique que 3000 personnes ont perdu la vie, avec 2000 corps déjà enterrés par les communautés locales. Environ 900 corps restent dans les morgues des hôpitaux, tandis que de nombreux autres sont en état de décomposition dans des zones comme l’aéroport et la prison de Goma.
« De nombreux corps, en état de décomposition, restent encore dans certaines zones, notamment à l’aéroport et à la prison de Goma. Les défis auxquels les acteurs humanitaires font face sont nombreux, notamment sur les questions sanitaires, les ruptures de stock des sacs mortuaires. Actuellement, seulement 500 sacs sont disponibles, dont 100 sacs pour enfants et 400 pour adultes. La situation sanitaire est extrêmement critique et l’enterrement des corps est une priorité pour éviter des risques sanitaires majeurs. Au moins 2 000 corps ont déjà été enterrés par les communautés et selon les chiffres de l’OMS qui vient de sortir aujourd’hui, ce sont les 900 corps qui sont toujours dans les morgues des hôpitaux de Goma. » A dit un responsable de OCHA en RDC.
Les organisations humanitaires expriment de vives inquiétudes concernant des épidémies potentielles, notamment de choléra, de rougeole et de MPOX. La situation sanitaire est critique, avec une pénurie de sacs mortuaires, seulement 500 étant disponibles pour un besoin urgent.
Le directeur adjoint de l’OCHA, BOUNENA SIDI MOHAMED, souligne l’importance d’un enterrement rapide pour prévenir des risques sanitaires majeurs. Un appel a été lancé pour établir un corridor humanitaire afin de faciliter l’accès à l’aide, notamment la réouverture de l’aéroport de Goma pour l’acheminement de fournitures médicales.
La communauté internationale doit agir rapidement pour répondre à cette crise humanitaire, protéger les civils et garantir l’accès à l’aide humanitaire dans cette région dévastée par la violence.
HERVE KABWATILA