Évariste Ndayishimiye, Président Burundi accuse sans ambivalence, le Président Rwandais, Paul Kagame, de parrainer le mouvement rebelle M23, qui occupe actuellement les villes de Goma et de Bukavu et tant d’autres dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, à l’est de la RDC.
Pour étayer ses propos, le Chef de l’État burundais établit le lien entre l’absence de Kagame à la rencontre prévue avec Félix Tshisekedi à Luanda en décembre 2024, pour la signature d’une feuille de route pour neutraliser les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe fondé par des hutus ayant fui le Rwanda après avoir participé au génocide de 1994, prétexte de la presence de l’armée Rwandaise en RDC, ainsi que le récent refus du M23 de participer aux négociations directes avec Kinshasa, dans la même ville.
« Avant, il était prévu le dialogue entre le Président Félix Tshisekedi et le Président Paul Kagame. Kagame s’est absenté, c’était à Luanda. Par la suite, le Président Tshisekedi accepte de rencontrer le M23, et le M23 s’absente. C’est le même lieu et ce sont les mêmes alliés. Moi ça m’amène à penser qu’il y a un roi faiseur des lois qui est derrière le M23. Si Kagame a refusé d’aller à Luanda, est-ce que vous pensez que le M23 accepterait d’y aller ? C’est le commandant suprême du M23. Ce qu’il veut, c’est ce que veut le M23. Ce qu’il fait c’est ce que le M23 fait », affirme Evariste Ndayishimiye qui dénonce le plan macabre du Rwanda contre le régime politique au Burundi.
« Les auteurs du coup d’État de 2015 ont été organisés par le Rwanda, puis ils se sont enfuis. Le Rwanda est allé recruter les jeunes dans le camp de Mahama, il les a organisés, entraînés, leur a donné des armes, les a financés », a-t-il déclaré à la BBC.
Depuis 2021, de nombreux rapports indépendants notamment ceux des Nations Unies dénoncent le soutien du gouvernement Rwandais à ce mouvement rebelle vaincu et désarmé en 2012.
Selon ces rapports, c’est Kigali qui entraîne, arme et équipe le M23, auteur de graves violations des droits de l’homme et de l’exploitation illicite des minerais dans les zones sous son contrôle.
D’autres rapports affirment que plus de 4000 éléments des forces spéciales de l’armée rwandaise sont présentes en RDC et combattent aux côtés du M23 dans le cadre des opérations conçues et coordonnées par James Kabarebe, général à la retraite et figure de figure de l’appareil sécuritaire de Paul Kagame.
Les experts, mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU, estiment dans un rapport semestriel rendu public en juillet 2024 que les officiers rwandais ont « de facto » pris « le contrôle et la direction des opérations du M23 ».
Récemment, l’Union européenne a adopté des sanctions contre des personnalités rwandaises. Ces sanctions prévoient l’interdiction de se rendre dans l’UE ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union pour neuf personnes.
Elles visent notamment trois hauts gradés de l’armée rwandaise – Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi – et le directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), Francis Kamanzi.
Mont Carmel Ndeo