La représentante du secrétaire général de l’ONU et cheffe de la mission onusienne en RDC ( Monusco), Bintou Keita a alerté, ce jeudi 27 mars, sur la menace des rebelles de l’AFC-M23, sur les provinces du Maniema et de la Tshopo.
Dans son intervention devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la diplomate onusienne souligne que ce mouvement rebelle, soutenu par les forces de défense du Rwanda (RDF) poursuit son expansion, renforce ses positions en installant des administrations parallèles dans les zones sous son contrôle, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
« En février et mars, l’AFC-M23 soutenus par les forces de défense du Rwanda ont progressé dans la province du Nord-Kivu. Mi-mars, le groupe avait consolidé son contrôle sur le territoire d’ Idjwi et sur plusieurs chefferies, sur le Haut-plateau d’Uvira au Sud-Kivu tout en poursuivant son expansion à Walikale. Aujourd’hui, l’AFC-M23 contrôle les vastes pans de ces deux provinces et menace de s’étendre dans les provinces de la Tshopo et du Maniema. L’AFC-M23 a continué à mettre en place des administrations parallèles nommant récemment un gouverneur et des vices gouverneurs et un maire à Bukavu, au Sud-Kivu. Au Nord-Kivu, l’AFC-M23 a nommé des administrateurs financiers ainsi qu’un délégué à l’extraction minière qui rappelle les liens entre les conflits armés et l’exploitation illicite des ressources naturelles dans l’est de la RDC », a déclaré la patronne de la Monusco.
De plus, la représente d’Antonio Guterres en RDC, a dénoncé les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans les zones contrôlées par la rébellion. A l’en croire, ces derniers mois, la province du Nord-Kivu a enregistré le plus grand nombre de violations et d’atteintes aux droits de l’homme.
Ces cas de graves abus contre les civils incluent des exécutions sommaires de plus d’une centaine de personnes, des enlèvements et des recrutements forcés de jeunes, y compris des enfants, ainsi que des cas de circonscription et de travail forcé.
« Le contexte politique et sécuritaire reste tendu en raison de l’expansion dans l’est de la RDC de l’AFC-M23 soutenus par les forces de défense rwandaises. Cela a conduit le Conseil à tenir des sessions urgentes le 26 et 28 janvier ainsi que le 19 février et celles-ci a abouti le 21 février de la résolution 2773. Le Conseil des droits de l’homme a convoqué pour sa part le 07 février, une session extraordinaire sur la situation des droits de l’homme dans l’est de la RDC aboutissant à la résolution qui crée une mission d’établissement des faits, récemment constituée ainsi qu’une commission d’enquête indépendante sur les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises dans le Nord et Sud-Kivu depuis janvier 2022. Cette initiative renforce les efforts similaires entrepris par la CPI pour traiter les crimes commis au Nord-Kivu durant cette période », a-t-elle rappelé.
La cheffe de la Monusco a appelé à l’implication du Conseil de Sécurité pour l’application des résolutions prises notamment par la SADC, l’EAC, allant dans le sens d’un cessez-le-feu immédiat.
Mont Carmel Ndeo