Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, la représentante des États Unis a dénoncé les obstacles auxquels fait face la Mission onusienne, pour accomplir son mandat, dans les zones contrôlées par les rebelles du M23, appuyés par les forces de défense rwandaises.
Dans son intervention, la représentante américaine a énuméré des menaces proférées par les autorités rwandaises et des représentants de la rébellion à l’encontre des dirigeants de la Monusco.
« Les USA dénoncent des discours antagonistes émanant des représentants du gouvernement rwandais et du M23 appuyé par le Rwanda notamment des menaces visant les dirigeants de la Monusco et les fausses allégations disant que la Monusco appuie les FDLR. Ces déclarations sont inacceptables et irresponsables en provenance du Rwanda qui est un contributeur au maintien de la paix », a-t-elle déclaré.
Principal bailleur des fonds de la Monusco, le gouvernement américain a réitéré sa soutien en faveur de l’efficacité de la Monusco.
« La Mission doit être autorisée à se déplacer librement et à exécuter son mandat dans les zones contrôlées par le M23 », a-t-elle souligné avant d’appeler à l’ouverture sans condition, de l’aéroport international de Goma, fermé depuis fin janvier après la prise de la ville.
« Nous exigeons que le M23 cesse de faire obstacle à l’action de la Monusco et prenne des dispositions nécessaires pour ouvrir l’aéroport de Goma sans attendre », a argué Elise Stefanik dont la nomination en tant que ambassadrice américaine à l’ONU vient d’être retirée par le président Trump.
Les USA estiment qu’au regard de ses compétences et expériences, la Monusco doit participer à toutes les initiatives visant à rétablir la paix dans cette région.
« La Monusco est parfaitement équipée pour participer à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu ou la mise en œuvre d’une autre solution négociée comme elle l’a fait à plusieurs reprises tout au long de son histoire. Cependant, à l’absence d’un cessez-le-feu durable ou de garantie de liberté de circulation de la Monusco, les troupes de l’ONU ne peuvent pas quitter leurs bases alors que le M23 comme des exactions à Goma, cette situation n’est pas tenable », regrettent les USA.
Par ailleurs, la diplomatie américaine a évoqué la possibilité de réviser le mandat de la Mission onusienne pour refléter l’environnement opérationnel.
« Si la Monusco ne peut pas exécuter son mandat et protéger les civils dans les zones contrôlées par le M23, nous, membres du conseil, devrions envisager toutes options possibles, y compris une révision du mandat de la mission qui ne reflète plus l’environnement opérationnel Nous sommes conscients du rôle que pourrait jouer la Monusco dans le règlement de cette crise grâce à sa compétence, son mandat et ses infrastructures », a-t-elle martelé.
Dans la même dynamique, les USA ont condamné vigoureusement les avancées du M23 et des forces de défense rwandaises dans le Nord et Sud-Kivu.
Mont Carmel Ndeo