L’information est tombée comme un couperet dans la soirée du mercredi 30 avril. Joseph Kabila, l’homme qui a dirigé la République démocratique du Congo pendant 18 ans et principal acteur de la première alternance pacifique, est dorénavant dans le collimateur de la justice militaire.
Si l’auditeur général des FARDC s’appuie sur les prescrits des articles 104, 107 et 153 de la Constitution en combinaison avec des articles 1, 7 à 9 de la loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de la République élus pour solliciter l’autorisation de poursuites et la levée des immunités du sénateur à vie et ancien Chef d’État, la démarche est au cœur d’un tollé.
L’ancien candidat aux dernières présidentielles ( 2018 et 2023), Seth Kikuni dénonce l’arbitraire dans les poursuites judiciaires initiées par la justice. Il explique que le statut d’ancien Chef d’Etat le protège juridiquement contre toute poursuite, conformément aux principes et aux dispositions garantissant l’immunité des anciens chefs d’État.
« Le titre de sénateur à vie n’est pas un statut juridique, mais une distinction honorifique destinée à honorer un ancien Président. Il ne saurait justifier des poursuites arbitraires », affirme Seth Kikuni dénonçant une tentative d’intimidation visant l’ensemble de l’opposition.
« Si un ancien Premier ministre (comme Augustin Matata Ponyo) n’a pas été jugé, comment un ancien président pourrait-il l’être ? Cette logique révèle un acharnement dénué de base légale », s’est-il interrogé.
Le président du parti Piste pour l’Emergence invite le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde et celui de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe à faire preuve de sagesse.
« Ils doivent rappeler au président Tshisekedi qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps pour obtenir le même statut que Kabila et que la stabilité du pays en dépend. En une semaine, Joseph Kabila et Moïse Katumbi ont été ciblées par des perquisitions et des menaces judiciaires. Ces actions risquent d’envenimer les tensions, menaçant la cohésion nationale déjà fragile », a-t-il martelé.
Accusé d’être le parrain de l’AFC-M23, l’autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) est visé pour les infractions liées aux « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, à la haute trahison, ainsi qu’à sa participation à un mouvement insurrectionnel ».
Mont Carmel Ndeo