Reymond Tshibanda, coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC), a exprimé sa profonde indignation suite à l’annonce faite par le Ministre de la Justice Constant MUTAMBA concernant une injonction adressée à la Justice militaire. Cette injonction vise à engager des poursuites contre l’Autorité Morale du FCC, l’ancien Président de la République, Son Excellence Joseph Kabila Kabange.
Tshibanda a dans une lettre rendue publique ce samedi 3 mai 2025 dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD dénoncé ce qu’il considère comme une attaque politique contre Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019. Le Ministre de la Justice a également formulé une requête auprès du Sénat pour obtenir la levée des immunités parlementaires de l’ancien président, une démarche qui, selon Tshibanda, constitue une violation des principes démocratiques et de l’État de droit.
« Cette décision est non seulement injuste, mais elle s’inscrit dans une logique de déstabilisation de notre institution et de notre démocratie », a déclaré Tshibanda. Il a appelé les Congolais à rester vigilants face à ce qu’il qualifie de manœuvres politiques visant à discréditer l’héritage de Kabila et à affaiblir le FCC.
Le coordonnateur du FCC a également souligné que cette situation pourrait avoir des répercussions sur la stabilité politique du pays. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que notre leader est attaqué de manière infondée. Nous allons mobiliser nos bases pour défendre notre Autorité Morale », a-t-il ajouté.
Ci-dessous les détails qui sont repris dans cette lettre exploitée par la rédaction de FOXTIME.CD en ce jour.
1.Le Front Commun pour le Congo, FCC en sigle, exprime sa profonde indignation, suite à l’annonce, par le Ministre de la Justice, de l’injonction adressée à la Justice militaire, d’engager des poursuites contre son Autorité Morale, le Président de la République Honoraire, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, suivie d’une requête pour obtenir, du Sénat, la levée de ses immunités.
2.Le FCC rejette, avec la plus grande fermeté, cette énième tentative de violation de la Constitution et des lois de la République par le pouvoir dictatorial de Kinshasa et rappelle, à cet effet, les prescrits suivants du droit positif de notre pays que, sauf à se disqualifier, le Ministre de la Justice, Avocat de surcroît, ne peut prétendre ignorer, à savoir :
3.Qu’en tant qu’ancien Président de la République Elu, le Président Honoraire Joseph Kabila Kabange est, de droit, Sénateur à vie, aux termes de la Constitution, en son article 104, alinéa 7;
4.Que ce statut, étant donc d’assise constitutionnelle et non parlementaire, il est inaliénable, imprescriptible et sans coloration politique. En conséquence, il ne peut, en aucun cas, faire l’objet de remise en cause, pour des considérations politiques ou judiciaires, ni par le Bureau du Sénat, ni par aucune autorité administrative ou judiciaire ;
5.Le FCC fustige la duplicité maladive, doublée d’irresponsabilité, du pouvoir en place, que ce projet de poursuites judiciaires révèle. A l’international, il donne, aux puissants du monde en quête légitime de minerais stratégiques et dont il cherche l’adoubement pour s’assurer une longévité infinie, l’impression de vouloir et de rechercher la paix et donc d’accueillir favorablement les diverses initiatives qui poursuivent cet objectif. En interne par contre, il s’évertue à allumer, chaque jour, des nouveaux foyers de tension, en piétinant notamment les droits des citoyens et les fondements de la République, peu soucieux d’embraser le pays, même à un moment où, comme maintenant, ce dernier est confronté à une crise sécuritaire et de gouvernance grave qui en menace l’unité, sinon l’existence ;
6.Rappelant que la dictature est un cancer pour toute société humaine, et qu’on ne peut lui permettre de triompher sans trahir la Nation, le FCC lance, une fois encore, un appel pressant à la mobilisation du Peuple Congolais et de ses sympathisants, répartis sur l’ensemble du territoire national, pour faire barrage à la dictature et défendre, sans compromis ni concession, leurs droits et libertés conquis de haute lutte, aujourd’hui plus que jamais menacés.
Il faut signaler que, le FCC, qui a été un acteur clé de la politique congolaise depuis plusieurs années, se retrouve à un tournant crucial. Alors que les tensions politiques s’intensifient, la question de la légitimité des poursuites contre Kabila pourrait devenir un enjeu majeur dans les mois à venir.
HERVE KABWATILA