Dans une déclaration marquante, André Mbata, secrétaire permanent de la plateforme politique Union Sacrée de la Nation, a réagi aux récentes sorties médiatiques de Reymond Tshibanda, coordonnateur de la plateforme politique Front Commun pour le Congo (FCC), proche de l’ancien président Joseph Kabila.
M. Mbata a dénoncé les propos de Tshibanda, qui a évoqué le soutien de certains membres du FCC à des actions violentes visant à renverser le régime constitutionnel actuel. « Le PPRD, qui est son porte-étendard, une plateforme politique comme le FCC dont plusieurs membres soutiennent ou encouragent les Congolais à prendre des armes pour renverser le régime constitutionnel auquel ils s’opposent, n’a véritablement pas de place dans un État démocratique », a affirmé Mbata.
Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu en République Démocratique du Congo, où les tensions entre les différentes plateformes politiques sont palpables. L’Union Sacrée, qui soutient le président Félix Tshisekedi, a toujours prôné le dialogue et la paix, tout en condamnant fermement toute incitation à la violence.
André Mbata a également appelé à la responsabilité des acteurs politiques, soulignant que « la démocratie ne se construit pas sur la violence, mais sur le respect des institutions et des choix du peuple ». Il a exhorté les membres du FCC à adopter une approche constructive et à s’engager dans un dialogue pacifique pour le bien du pays.
Les déclarations de Mbata ont suscité des réactions variées au sein de la classe politique congolaise. Certains analystes estiment que cette prise de position de l’Union Sacrée pourrait exacerber les tensions entre les deux camps, tandis que d’autres y voient une nécessité pour maintenir l’ordre démocratique.
Ci-dessous les détails sur la déclaration du secrétaire permanent de la plateforme politique union sacrée de la nation ANDRE MBATA BETUKUMESU sur la sortie récente du front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD ce mardi 6 mai 2025
- Le FCC serait miraculeusement devenu le chantre de l’Etat de droit démocratique après avoir été chassé de la présidence de la République par notre peuple qui avait sanctionné sa gouvernance chaotique de plus de deux décennies à l’issue de l’élection présidentielle libre et transparente organisée le 30 décembre 2018. L’USN rappelle au FCC qu’en « droit positif » congolais, nul n’est au-dessus de la Constitution, fut-il un ancien Président de la République. Le FCC l’admet indirectement lui-même en exigeant un vote à la majorité des deux tiers des membres des deux chambres du Parlement réunies en Congrès pour l’autorisation de poursuites contre un ancien Président de la République élu.
- S’il était mieux outillé en la matière, le FCC se serait gardé d’évoquer le préalable contenu dans la loi de 2018 précitée que la Cour constitutionnelle n’aurait aucune peine à déclarer inconstitutionnelle et invalide d’autant plus que le Parlement ne peut se réunir en Congrès que dans quelques cas bien énumérés par la Constitution, savoir la procédure de révision constitutionnelle, l’autorisation de l’état de siège ou de l’état d’urgence et de la déclaration de guerre, l’audition du discours du Président de la République sur l’état de la Nation, la désignation des trois membres de la Cour constitutionnelle (Article 119) ainsi que le vote de la décision de poursuites et la mise en accusation du Président de la République et du Premier Ministre (Article 166). Le préalable de l’autorisation des poursuites contre un ancien Président de la République par les deux tiers des membres du Congrès n’a donc pas d’assise constitutionnelle mais parlementaire. Un tel préalable constituerait une manœuvre dilatoire infructueuse, l’USN détenant l’écrasante majorité dans les deux chambres du Parlement et même si ses arrêts ne sont pas couverts d’une quelconque immunité de critique, le dernier mot en matière de contrôle de constitutionnalité des lois et des actes ayant force de loi (Articles 160 et 162) revient à la Cour constitutionnelle dont les arrêts ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à tous (Article 168). Toutefois, pour éviter des dilatoires, le Sénat pourrait et devrait même se référer directement à la Constitution et à son Règlement Intérieur pour autoriser les poursuites contre l’un de ses membres ayant le statut de « Sénateur à vie ».
- L’approche téléologique en matière d’interprétation constitutionnelle généralement ignorée par les positivistes du FCC leur aurait pourtant permis de comprendre qu’un ancien Président de la République élu reste soumis à la loi. C’est notamment le cas comme dans les circonstances actuelles où l’ancien Président de la République est présumé auteur ou complice des infractions de haute trahison, d’assassinats, de meurtres, de viols, de vols, et de pillages dans le pays qui lui a pourtant tout donné. En se comportant de la sorte, l’ancien Président de la République ne mériterait pas d’être appelé « Honorable », « Excellence » ou « Honoraire ». Il n’y aurait donc pas un quelconque piédestal d’« homme d’Etat sage » d’où le pouvoir actuel de l’USN pousserait l’ancien Président à descendre. Sa mégalomanie et sa soif inextinguible du pouvoir présidentiel qu’il ne pourrait malheureusement pas recouvrer, sauf en remplissant la condition de mourir et de ressusciter le troisième jour sous une nouvelle identité, lui auront fait perdre le droit d’être considéré comme un « homme d’Etat », un « homme d’Etat sage » ou simplement un » sage ».
- Dans sa persistante crise ou défaite de la pensée, le FCC devrait savoir que les « pyromanes» ne peuvent pas se compter parmi les dirigeants démocratiquement élus et légitimes de leurs peuples ni ceux qui n’ont jamais trahi leurs patries. Les patriotes congolais qui se battent jour et nuit pour la sauvegarde de l’indépendance du pays, de son intégrité territoriale et pour le mieux-être de leur peuple ne peuvent en aucun cas être considérés comme des « pyromanes ». Les pyromanes sont plutôt des mercenaires ou des traitres qui, pour des intérêts machiavéliques et la recherche d’un enrichissement personnel sans limite ou pour les intérêts de leurs maitres ou alliés, ont plutôt choisi de « vendre » ou de mettre à feu et à sang leur propre pays ou celui dont ils revendiquent la nationalité. Le peuple congolais n’est pas amnésique. Le FCC dont le régime dictatorial était marqué par des assassinats, des meurtres, des enlèvements, des détentions et des arrestations arbitraires ainsi que la mauvaise gouvernance n’a aucune leçon à donner à l’USN qui est arrivée au pouvoir en vue de bâtir un Congo fort, libre et prospère reposant sur les valeurs telles que l’Etat de droit, la démocratie, les droits humains et la bonne gouvernance que FUSN s’efforce de promouvoir. Ainsi, les membres du FCC feraient mieux de se taire pour quelques décennies, le temps nécessaire pour se faire pardonner par notre peuple qui est encore loin d’oublier les affres de sa gouvernance autoritaire.
- De même que le PPRD qui est son porte-étendard, une plateforme politique comme le FCC dont plusieurs membres soutiennent ou encouragent les Congolais à prendre des armes pour renverser le régime constitutionnel auquel ils s’opposent n’a véritablement pas de place dans un Etat démocratique. Le renversement du régime constitutionnel ne saurait en aucun cas constituer un « devoir républicain ». Pour ceux qui pouvaient encore en douter, le communiqué du FCC constitue ni plus ni moins un acte d’aveu de complicité de haute trahison contre la Nation et contre la République.
- Enfin, le FCC est en crise depuis plusieurs années et fonctionne sous la présidence d’une Cellule de Crise. Une organisation politique dans une crise sans fin devient elle-même un agent de la crise et ne peut donc nullement contribuer à la résolution de la crise qu’elle a entretenue pendant près de vingt ans de criminalisation de l’Etat. Tout en comprenant les émotions mais dans l’intérêt de la cohésion nationale et de l’Etat de droit démocratique qui est son cheval de bataille, l’USN se tient à la disposition du FCC pour l’aider à rejoindre le « Bon Côté de l’Histoire » et à mettre un terme à sa propre crise. Aussi, profondément préoccupée par la survie de la plateforme de l’ancien Président de la République, ‘USN invite le FCC à se doter d’un nouveau leadership qui soit véritablement nationaliste et lui permette de se réconcilier avec la Nation et avec l’Histoire.
Alors que la situation politique continue d’évoluer, l’Union Sacrée semble déterminée à défendre les valeurs démocratiques et à s’opposer fermement à toute forme de violence ou de déstabilisation du régime en place.
HERVE KABWATILA