Le nouveau commandant du Secteur Opérationnel Ituri des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le Général-Major Bruno Mandefu, a mobilisé ses troupes autour d’un idéal commun : aimer et défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême.
Lors d’une parade militaire organisée à Mahagi, cet officier de l’armée congolaise a souligné le caractère apolitique de l’armée ainsi que la loyauté des soldats, qui sont essentielles pour reconquérir les territoires occupés par la rébellion dans les provinces du Nord-Kivu.
« Nous allons très prochainement récupérer toutes les zones occupées par les rebelles du M23, tant au Nord qu’au Sud-Kivu. Mais j’appelle à votre patriotisme ; un militaire doit aimer sa patrie plus que tout. Nous n’avons qu’une seule patrie. Je voudrais également vous rappeler que, en tant que militaires, nous sommes apolitiques. Même si certains d’entre vous ont des membres de leur famille impliqués en politique, dites-leur que vous appartenez au camp de la patrie et non à la politique. Ne laissez pas les politiques vous influencer », a déclaré le Général-Major Bruno Mandefu devant ses compagnons d’armes récemment déployés dans le territoire de Mahagi.
Ce discours intervient dans un contexte où l’ancien président de la République, Joseph Kabila, a dénoncé, dans son discours du 23 mai dernier, des recrutements et des mises en place ethniquement motivés, ainsi que l’emprisonnement « sans jugement » de plusieurs militaires et officiers de haut rang, ainsi que des agents de l’ordre et de sécurité. Il a également mentionné des arrestations ciblées contre les militaires swahiliphones.
Le sénateur à vie a accusé son successeur de sous-traiter le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale aux groupes armés, tout en faisant de l’armée le bouc émissaire des échecs sur la ligne de front.
« Et comme si cela ne suffisait pas, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par des autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à son respect. En tant que formateur, commandant et responsable de nos soldats, je les connais bien. Boucs émissaires aujourd’hui de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille, ils ne sont pourtant pas intrinsèquement moins bons, moins nationalistes ou moins loyaux », a-t-il asséné, critiquant la qualité du commandement et leur prise en charge.
Mont Carmel Ndeo