Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique, a commenté le point lié à la neutralisation des rebelles des FDLR, inclut dans l’accord de paix signé le 27 juin entre la RDC et le Rwanda.
Alors que le gouvernement rwandais conditionne le retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais à la neutralisation des FDLR, un groupe armé constitué des instigateurs du génocide des Tutsis, Massad Boulos a d’entrée souligné que le terme « levée des mesures défensives » employé par le ministre des Affaires étrangères du Rwanda a été convenu par les deux parties.
« Cette levée des mesures défensives est un terme convenu entre les deux pays, le Rwanda et la RDC. Ce n’est pas une invention de notre part. Ils ont longuement négocié l’an dernier, pendant plusieurs mois, et se sont mis d’accord sur les termes employés. Plus que l’expression en elle-même, ce qui est important, c’est ce qu’elle signifie réellement. Et pour les deux parties, c’est très clair. Elles s’étaient entendues sur deux points principaux l’année dernière, avant notre entrée en scène : sur la levée des mesures défensives mais aussi sur la neutralisation des FDLR. Ces deux points vont de pair », a précisé le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique.
Interrogé sur le calendrier de la neutralisation des FDLR et du retrait des forces rwandaises déployées au Kivu, Boulos affirme que les deux mesures sont indissociables et se dérouleront simultanément.
« Ces deux mesures vont de pair. Le mécanisme de sécurité conjoint entre la RDC et le Rwanda permettra de tout coordonner. On sait bien que tout ne peut pas se faire du jour au lendemain. Mais il ne faudra pas que cela prenne trop de temps non plus », a-t-il dit.
Dans ce cadre, il a précisé que Kinshasa et Kigali mettront conjointement en place un mécanisme de suivi de cette opération.
« Ce qui est nouveau, et excellent, dans l’accord signé à Washington, c’est que les deux pays ont accepté de créer un mécanisme de sécurité conjoint. C’est une très bonne idée, car ils vont désormais travailler ensemble et de manière coordonnée. Ce sera plus ou moins simultané. La neutralisation des FDLR peut être rapide, elle n’a pas besoin de durer des mois », a-t-il martelé.
Au cours de cette même interview, Boulos a déclaré que les États-Unis sont conscients de la menace que représente ce groupe armé pour le Rwanda. À cet égard, le conseiller du président Trump a insisté sur l’importance du mécanisme de sécurité conjoint.
« Les deux parties vont partager les informations, et nous leur fournirons tout le soutien nécessaire. Ce sont eux qui évalueront ensemble les menaces. Grâce à ce mécanisme, il n’y aura plus de discussions vaines », a-t-il martelé.
Le diplomate américain a exprimé sa confiance en la capacité de la RDC à neutraliser les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« Oui, bien sûr. Et de nombreux pays sont prêts à l’aider, pas seulement les États-Unis, mais aussi l’Union africaine », a-t-il conclu.
Kigali continue d’accuser l’armée congolaise de faire alliance avec ce groupe sous sanctions onusiennes depuis 2012. De nombreux rapports indépendants, dont ceux des experts de l’ONU, attestent que le gouvernement congolais collabore avec les FDLR.
Cette question faisait également l’objet des négociations entre Kinshasa et Kigali à Luanda, sous la médiation du président angolais, João Lourenço.
En novembre 2024, les deux pays avaient adopté un document de mise en œuvre du plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et de la levée de défense du Rwanda, en signant le document intitulé : « Concept d’opérations » (CONOP) à la VIe réunion ministérielle sur le processus de paix dans l’Est de la RDC tenue à Luanda (Angola).
Mont Carmel NDEO