Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et des Médias, Patrick MUYAYA, a déclaré lors d’une émission à Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo que, quoi qu’il en soit, la question de l’intégration des ex-rebelles reste l’un des enjeux majeurs du processus de pacification de l’Est de la RDC.
Le ministre indique que le gouvernement congolais a clarifié sa position sur un sujet particulièrement sensible : l’intégration des anciens combattants du M23 au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Il a également affirmé que cette éventuelle opération se ferait strictement « au cas par cas ».
Et d’ajouter :
« Une fois les discussions avec le M23 terminées concernant les questions militaires, il n’y aura plus de brassage ni de mixage. Toute intégration se fera au cas par cas, à travers un processus rigoureux incluant la vérification du casier judiciaire. Cette déclaration vise à rassurer une opinion publique méfiante, hantée par les précédents du passé. Sous le régime de Joseph Kabila, de nombreux anciens rebelles avaient été incorporés dans l’armée nationale sans véritable filtrage, une démarche souvent dénoncée comme étant à l’origine de la fragilité structurelle actuelle des FARDC»
En privilégiant une approche sélective, le gouvernement du président Félix Tshisekedi entend rompre avec ces pratiques jugées contre-productives. Il affirme ainsi sa volonté de réformer profondément les institutions de défense et de sécurité.
Cependant, cette position ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient une avancée vers la professionnalisation de l’armée, d’autres redoutent que le flou entourant les négociations avec le M23 ne débouche sur des arrangements politiques opaques, au détriment de la justice et de la sécurité nationale.
Notons par ailleurs que, selon Muyaya, le gouvernement a tiré les leçons du passé et appelle à une vigilance accrue dans tout processus de réintégration de groupes armés.
GRACE DIOMI