Le gouvernement de la République démocratique du Congo et le mouvement du 23 Mars (M23), composante du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC) sont partis pour un nouveau cycle des négociations en rapport avec la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Dans une déclaration publiée sur le réseau social X, le secrétaire permanent de l’AFC a annoncé l’arrivée de la délégation de la partie belligérante aux pourparlers dirigés par le gouvernement Qatari à Doha.
« Notre Délégation est arrivée sur place ce matin et est prête à œuvrer durablement pour la Paix, le bien vivre-ensemble, la réconciliation, la sécurité, les libertés publiques, la bonne gouvernance et l’égalité de chance pour tous les congolais sans exception, mais pas pour un accord d’apparat », a indiqué le chef de la délégation de l’AFC aux pourparlers de Doha.
Lors d’une récente conférence de presse tenue à Goma, l’AFC-M23 a posé une kyrielle de conditions pour retourner à la table des négociations. Il s’agit notamment :
-La volonté politique de Kinshasa de tenir des négociations directes avec l’AFC/M23 ;
-L’abrogation de la résolution de l’Assemblée Nationale du 08/novembre /2022 et toute autres mesures de restriction prise par le régime de Kinshasa contre l’AFC/M23 pour permettre la tenue et la bonne fin des négociations politique ;
-L’annulation de toutes les condamnations à mort, des poursuites judiciaires, des mandats d’arrêt ainsi que la mise à prix des personnes pris contre les dirigeants et cadres de l’AFC/M23 pour faciliter la tenue des négociations politiques ;
-La libération immédiate de toutes les personnes civiles ou militaires arrêtés et ou accusées d’être en intelligence avec l’AFC-M23 ;
-Autoriser la libre circulation des personnes et des biens et octroyer les documents officiels (surtout le titre de voyage) à la population, y compris la réouverture du système douanier et des banques, dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23, par la Banque centrale ;
-La restitution des biens saisis ou spoliés des cadres de l’AFC/M23 par le Gouvernement de Kinshasa et réparation des dommages subis ainsi que la signature d’un accord bilatéral de cessez-le-feu entre le régime de Kinshasa et l’AFC/M23.
En avril, le gouvernement congolais et les rebelles ont convenu d’une cessation immédiate des hostilités dans l’est de la RD Congo après que leurs négociateurs se soient rencontrés au Qatar lors des premiers pourparlers de paix directs en plus de trois ans. Cependant, malgré cet accord, les affrontements se sont poursuivis sur les lignes de front aussi bien dans la province du Nord-Kivu que dans le Sud-Kivu où les rebelles continuent de renforcer leurs effectifs.
La relance des négociations intervient après que le Rwanda et la RD Congo ont signé un accord de paix historique aux États-Unis, suscitant l’espoir de mettre fin à près de 30 ans de conflits armés et de crises humanitaires dans l’est de la RD Congo et dans la région plus large des Grands Lacs.
Mont Carmel NDEO