L’opposant congolais Martin Fayulu, figure de proue de la coalition Lamuka, a vivement critiqué le président rwandais Paul Kagame lors d’une interview accordée lundi 15 décembre 2025 à France 24. Selon lui, Kagame aurait violé l’accord de paix signé le 4 décembre à Washington, et nourrirait des ambitions « hégémoniques et économiques » sur la République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes entre les deux pays voisins, marquées par des accusations récurrentes de soutien rwandais aux groupes armés opérant en RDC.
Dans l’entretien, diffusé sur la chaîne internationale, Fayulu a affirmé que le président rwandais préparait activement la guerre contre la RDC. « Aujourd’hui, on voit qu’il préparait la guerre. Il a un objectif bien précis, car cette guerre, vous le savez, est une guerre économique et une guerre des terres », a-t-il déclaré, soulignant les enjeux géopolitiques et économiques sous-jacents au conflit. L’accord de paix en question, signé à Washington sous l’égide des États-Unis, visait à apaiser les relations bilatérales et à mettre fin aux hostilités indirectes, notamment via des groupes rebelles comme le M23, accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali.
Fayulu, qui a terminé deuxième à l’élection présidentielle de 2018 en RDC, a appelé à une vigilance accrue de la communauté internationale. « Le Rwanda ne respecte pas ses engagements, et cela menace la stabilité de toute la région », a-t-il ajouté, sans toutefois fournir de preuves concrètes à l’appui de ses accusations. De son côté, le gouvernement rwandais n’a pas encore réagi officiellement à ces propos, mais des sources diplomatiques à Kigali ont qualifié les allégations de « propagande politique » visant à détourner l’attention des problèmes internes de la RDC.
Cet incident s’inscrit dans une longue série de tensions entre Kinshasa et Kigali, exacerbées par les ressources minières abondantes de l’Est congolais, notamment le coltan et l’or, convoités par des acteurs régionaux. L’ONU et l’Union africaine ont multiplié les médiations, mais les accusations de violation d’accord persistent. Fayulu, exilé en France depuis des années, continue de mobiliser l’opinion internationale contre ce qu’il décrit comme une « agression rwandaise ».
HERVÉ KABWATILA































































