Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a justifié ce mercredi 21 mai 2025 l’absence de Joseph Kabila à son audition au Sénat, affirmant qu’il ne pouvait pas répondre à une « invitation illégale et inconstitutionnelle ». Kambere a contesté la validité de la procédure, soulignant que le PPRD rejette toute légalité dans cette démarche.
Kambere a déclaré que l’invitation au Sénat reposait sur des rumeurs infondées, notamment des allégations selon lesquelles Kabila aurait été présent à Goma. Il a insisté sur le fait que la procédure de levée des immunités parlementaires ne s’applique pas aux sénateurs à vie, comme Kabila, qui n’a jamais bénéficié d’immunités au même titre que les sénateurs élus.
Kambere a dénoncé ce qu’il considère comme une « incompétence institutionnelle » dans le traitement des affaires concernant un ancien chef d’État. Il a également évoqué la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, accusant le gouvernement actuel d’échecs face à la résurgence de la rébellion du M23, et a affirmé que l’acharnement contre Kabila ne ferait qu’éclipser les véritables problèmes du pays.
« Pour nous, cette invitation lancée par le président du Sénat à l’ancien président de la République, le sénateur à vie, le Raïs Joseph Kabila Kabange, est une invitation illégale. Personne n’est obligé, selon la Constitution, d’y répondre, tout simplement parce que l’origine de cette procédure repose sur de l’acharnement. Elle est partie de rumeurs selon lesquelles il se trouvait à Goma, et d’une autre accusation disant qu’il ne condamne jamais l’agression rwandaise. C’est une honte pour notre Sénat de vouloir s’écarter de la loi portant statut des anciens chefs de l’État pour inventer une formule qui traduit clairement un acharnement », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter :
« Lorsqu’on parle de lever les immunités de Joseph Kabila, de quelles immunités parle-t-on exactement ? Le Sénat ne lui a jamais octroyé d’immunités à lever. Celles-ci concernent les sénateurs élus, membres du Sénat, et non le sénateur à vie, qui n’en a pas besoin. Mais si on tente de les lui retirer aujourd’hui, cela signifie-t-il que la loi portant statut des anciens chefs de l’État est annulée ? Il est sénateur à vie en vertu de son statut d’ancien président de la République. Le règlement intérieur du Sénat précise d’ailleurs que le sénateur à vie est dispensé des séances de travail. Il y a aussi l’incompétence de l’auditeur des FARDC à saisir le Sénat dans cette matière. Même s’il lui était reproché quelque chose de sérieux, on ne traite pas un ancien chef de l’État avec autant de légèreté. Ce n’est pas en s’acharnant contre Kabila à travers des procédures illégales que les gens vont oublier que ce sont eux qui ont permis au M23 de revenir dans ce pays. Ce sont eux qui n’apportent aucun soutien réel aux FARDC pour leur permettre de récupérer les territoires occupés. Ils ne veulent même pas du processus proposé par les évêques, parce qu’ils ne souhaitent plus récupérer ces territoires. Ils ont consacré la balkanisation, et la seule personne qui le dénonce, c’est Kabila et son parti politique. Voilà pourquoi il y a cet acharnement » A-t-il dénoncé.
Il faut noter que le sénat congolais à mise en place une commission spéciale de 40 membres pour examiner la levée des immunités de Joseph Kabila Kabange ancien président de la République démocratique du Congo qui est accusé de soutenir les rebelles du M23/AFC dans la partie Est de la RDC.
HERVE KABWATILA