Environ trois semaines après la signature d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, visant à mettre fin à près de trois décennies de guerre dans l’est du Congo, le gouvernement américain a réaffirmé sa détermination à accompagner les deux nations dans la mise en œuvre des engagements pris.
Intervenant sur RFI (Radio France Internationale), l’ambassadrice des États-Unis a indiqué que le processus de mise en œuvre est déjà en cours.
« Après trente ans de conflit, il est vraiment temps que la souffrance cesse et que la souveraineté ainsi que l’intégrité territoriale congolaises soient respectées. C’est pourquoi les États-Unis ont insisté pour que cet accord de paix soit accompagné d’un calendrier et d’un plan de suivi. Le processus de mise en œuvre a bel et bien commencé, avec la création d’un mécanisme de sécurité conjointe, qui coordonne la neutralisation des FDLR et le retrait progressif des troupes rwandaises », a déclaré la diplomate américaine accréditée à Kinshasa, capitale de la RDC.
La diplomate a également souligné que les États-Unis n’hésiteront pas à adopter des mesures punitives contre la RDC ou le Rwanda en cas de non-respect des engagements pris dans cet accord, signé sous l’égide de Washington.
« Je voulais aussi préciser que cet accord est clair. Nous avons clairement indiqué qu’il y aura des conséquences si les engagements ne sont pas respectés : des mesures punitives, telles que des sanctions et d’autres leviers diplomatiques », a affirmé Lucy Tamlyn.
L’accord de paix, signé le 27 juin dernier, fait déjà face à des problèmes complexes. En effet, les positions de Kinshasa et de Kigali ne s’accordent pas concernant la chronologie de la naturalisation des combattants rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des troupes rwandaises du sol congolais.
Kigali conditionne la levée de ses mesures défensives à la neutralisation des FDLR, contrairement aux prescriptions de l’accord.
Interrogé sur le calendrier de la neutralisation des FDLR et du retrait des forces rwandaises déployées au Kivu, Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique, a récemment affirmé que ces deux mesures sont indissociables et se dérouleront simultanément.
« Ces deux mesures vont de pair. Le mécanisme de sécurité conjoint entre la RDC et le Rwanda permettra de tout coordonner. On sait bien que tout ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais il ne faudra pas que cela prenne trop de temps non plus », a-t-il déclaré lors d’une interview.
La question de la neutralisation des FDLR faisait également l’objet de négociations entre Kinshasa et Kigali à Luanda, sous la médiation du président angolais, João Lourenço.
En novembre 2024, les deux pays avaient adopté un document pour mettre en œuvre le plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de levée des mesures de défense du Rwanda, en signant le document intitulé « Concept d’opérations » (CONOP) lors de la VIe réunion ministérielle sur le processus de paix dans l’est de la RDC, tenue à Luanda (Angola).
Mont Carmel NDEO