Malgré les pourparlers en cours, la situation des Congolais vivant dans les zones occupées par les rebelles de l’AFC-M23 va de mal en pis. C’est ce qui ressort du rapport publié jeudi 08 mai, par le ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani, mettant en lumière les violations des droits humains et l’agression rwandaise.
Ce document consulté par Foxtime.cd révèle que l’armée Rwandaise et l’AFC-M23 continuent de violer l’intégrité territoriale de la RDC et d’y commettre des viols et des pillages, des assassinats, des bombardements aveugles et des actes de tortures.
Les données actualisées font état de plus de 308 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, entre le 12 avril et le 7 mai, 124 cas de viols, plus de 315 cas de tortures corporelles, de cas de recrutements forcés, des arrestations arbitraires et les cas de pillages ont été enregistrés.
Dénonçant la spoliation et la destruction des immeubles de l’Etat dans la province du Sud-Kivu, le ministre accuse la rébellion de transformer des entités coutumières en cités et centres et de procéder à la nomination des animateurs.
Le groupe rebelle AFC-M23 est aussi accusé de remplacer certains chefs coutumiers au profit de personnes sans légitimité, tandis que d’autres sont soit assassinés soit enlevés. Pour illustrer cette menace, Jacquemain Shabani indique que le chef de groupement Rusayo, en territoire de Nyiragongo, Janvier Kabumba Bangumya et de son fils ont enlevés depuis le 4 avril.
Ces nominations marquent la persistance de la mise en place d’une administration parallèle, malgré la Résolution 2778 du Conseil de sécurité adoptée en février 2025.
Le ministre de l’Intérieur évoque également la violation flagrante du cessez-le-feu par les belligérants. Il affirme qu’au cours de cette période, l’armée rwandaise et le tandem AFC-M23 ont renforcé leurs effectifs militaires sur les différentes lignes de front et attaqué les positions de l’armée congolaise à Lubero, Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu), ainsi qu’à Kalehe, Kabare, Fizi et Walungu (Sud-Kivu).
« Les faits cités ci-dessus, qui s’ajoutent à ceux précédemment dénoncés, constituent une violation flagrante des instruments internationaux, notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte Constitutif de l’Union Africaine ainsi que la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies », souligne Jacquemain Shabani.
Mont Carmel Ndeo