Un mois après l’adoption de la Résolution 2773, le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni jeudi 27 mars, à New-York, pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire dans la partie Est de la RDC.
Au cours de cette réunion, le constat fait par les membres présents est le même : malgré l’adoption à l’unanimité de cette Résolution, les dispositions y afférentes n’ont produit aucun effet sur le terrain, au contraire, la situation s’empire du jour au lendemain.
« Nous mesurons la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire que constitue d’endurer les populations du Nord et Sud-Kivu accentuée par l’offensive conduite par le M23 avec le soutien et la participation des forces rwandaises de défense. Une nouvelle fois en trois décennies de conflits, l’est de la RDC est en proie à la violence des groupes armés, l’instabilité chronique et à la prédation des ressources naturelles. Cette situation nous oblige, un mois après l’adoption de la Résolution 2773, il est de la responsabilité de ce Conseil de maintenir son implication en faveur de la paix en RDC comme dans la région », a déclaré l’ambassadeur de la France à l’ONU.
Alors que le Conseil de sécurité s’est exprimé sans ambiguïté pour exiger une cessation immédiate des hostilités à travers la conclusion par toutes les parties d’un accord de cessez-le-feu effectif, inconditionnel et immédiat ainsi que le retrait des soldats rwandais du territoire congolais, Bintou Keita, représentante du secrétaire général de l’ONU a noté que « malgré d’importants efforts régionaux et internationaux, le cessez-le-feu immédiat et inconditionnel demandé par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), l’Union africaine, la résolution 2773 du Conseil de sécurité et, plus récemment, sous les auspices du Qatar, ne s’est pas encore concrétisé ».
Dans son exposé sur la situation en RDC devant les membres du Conseil, la cheffe de la Monusco a rappelé que la situation qui prévaut actuellement est « alarmante ». Elle a précisé que le contexte sécuritaire reste tendu en raison de l’expansion dans l’Est du pays « de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par les forces de défense rwandaises.
Elle a souligné que, l’AFC/M23 contrôle de vastes zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et menace de s’étendre aux provinces de la Tshopo et du Maniema.
De plus, a-t-elle dit, l’AFC/M23 a également poursuivi la mise en place d’une administration parallèle, nommant récemment un gouverneur, deux vice-gouverneurs et un maire à Bukavu, au Sud-Kivu.
« Au Nord-Kivu, l’AFC/M23 a nommé des administrateurs financiers et un délégué aux mines, faisant écho aux liens entre les conflits armés et l’exploitation illégale des ressources naturelles dans l’est de la RDC », a-t-elle souligné.
Mont Carmel Ndeo