Lors de la session de décembre de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a dans son adresse fait un état des lieux de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo en évoquant une nouvelle escalade directe entre le Rwanda et la RDC avec la montée de la crise.
Dans son intervention devant le Conseil de sécurité, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita a laissé entendre que la pression reste tendue entre la République Démocratique du Congo (RDC) malgré les efforts qui sont réalisés jusqu’à présent dans la sous-région.
« La tension entre la RDC et le Rwanda reste très vive, et le risque d’escalade militaire entre les deux pays demeure important malgré les efforts régionaux et internationaux d’apaisement», a déclaré à New York la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, dans son adresse lue devant le Conseil de sécurité.
Pour sa part Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA auprès des Nations unies, a réitéré l’appel de son pays au Rwanda à mettre fin à son soutien aux rebelles du M23 actifs dans l’Est de la RDC et à retirer ses militaires du territoire congolais.
« Nous saluons les engagements pris par les deux gouvernements en faveur de la désescalade, mais il faut faire davantage pour réduire les tensions et éviter les erreurs de calcul. Une fois de plus, nous appelons le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23 et à se retirer du territoire de la RDC. Nous exhortons tous les acteurs à réaffirmer leur engagement en faveur des processus de Nairobi et de Luanda et à profiter du nouvel espace de dialogue suite aux élections en RDC qui se dérouleront plus tard ce mois-ci », a déclaré Robert Wood.
Et d’ajouter :
« Des lacunes majeures seront inacceptables et devraient conduire à une réévaluation immédiate et à une pause dans les phases ultérieures. Les organisations régionales et les forces de sécurité jouent un rôle important, mais pour apporter leur soutien, la communauté internationale a besoin de plus de clarté sur leurs mandats, leurs exigences opérationnelles et leurs cadres en matière de droits de l’homme », a martelé Robert Wood, suggérant que le déploiement de forces régionales soit accompagné d’un engagement renouvelé dans les processus politiques.
Par ailleurs, les USA estiment que le retrait de la Monusco exige également une nouvelle vision des solutions sécuritaires et non sécuritaires à la crise qui sévit depuis 30 ans dans l’Est de la RDC.
Hervé Kabwatila