Le Conseil d’administration du FMI a validé, le 28 juin dernier, le déboursement de 203,3 millions de dollars à destination de Kinshasa dans le cadre du plan d’aide lancé en juillet 2021.
Cette institution de Bretton Woods a autorisé ce décaissement compte tenu des risques élevés de détérioration des perspectives économiques et de la nécessité de continuer à constituer des réserves.
A en croire le Fonds Monétaire International, la performance macroéconomique de la RDC fait preuve de résilience malgré une incertitude élevée, renforcée par l’escalade du conflit armé dans l’Est du pays et les prochaines élections de fin 2023.
Ce programme reste axé sur l’assainissement budgétaire en mobilisant les recettes intérieures, en réduisant les dépenses non prioritaires et en améliorant l’efficacité des dépenses ; constituer des réserves tampons et des capacités de formulation de politiques ; et le renforcement de la gouvernance.
CI-DESSOUS L’EXTRAIT DE LA CORRESPONDANCE DU FMI !
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu aujourd’hui la quatrième revue de l’accord de facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC) approuvé le 15 juillet 2021 (voir PR 21/ 217).
L’achèvement de la quatrième revue a permis un décaissement immédiat équivalant à 152,3 millions de DTS (environ 203,3 millions de dollars EU) pour répondre aux besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 761,5 millions de DTS (environ 1 017 millions de dollars EU).
La performance macroéconomique de la RDC fait preuve de résilience malgré une incertitude élevée, renforcée par l’escalade du conflit armé dans l’Est de la RDC et les prochaines élections de fin 2023. La croissance du PIB réel est estimée à 8,9 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu, qui a également entraîné une augmentation significative des revenus. L’inflation a atteint 13 % à la fin de 2022, alimentée par les pressions sur les dépenses et la dépréciation connexe du taux de change et malgré une baisse des prix à l’importation. Le déficit du compte courant s’est détérioré à 5,3 % du PIB, la croissance plus élevée des exportations n’ayant que partiellement compensé la hausse des importations et la détérioration du compte des services. Fin 2022, les réserves internationales brutes atteignaient 4,5 milliards de dollars (environ 2 mois d’importations). Le déficit budgétaire intérieur à fin 2022 est estimé à 1,2 % du PIB, conformément aux engagements du programme, mais avec une taille et une composition des dépenses différentes, principalement en raison de dépenses exceptionnelles plus élevées liées à la sécurité, compte tenu de l’espace budgétaire créé par la hausse des recettes. L’exécution budgétaire jusqu’en mai 2023 révèle la poursuite de dépenses exceptionnelles élevées et la sous-exécution d’autres dépenses, dans un contexte de ralentissement des recettes.
Les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants. Tous les critères de réalisation quantitatifs (QPC) à fin décembre ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs de fin 2022 ont été atteints sauf deux : celui relatif au plancher des dépenses sociales ; et celui lié au plafonnement des garanties de la banque centrale pour les prêts de l’administration centrale en raison de lacunes dans le contrôle et même si aucune nouvelle garantie n’a été émise. Tous les repères structurels (RS) ont été respectés sauf celui lié à la publication des contrats miniers en raison de retards. Les autorités ont maintenant publié tous les accords liés au contrat minier renégocié avec Ventora et au contrat pour la joint-venture Primera Gold.
À l’issue de la discussion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration.
Le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023, ce qui soutiendra la politique monétaire dans la lutte contre l’inflation. La baisse des recettes et l’augmentation des dépenses exceptionnelles justifient le contrôle et la redéfinition des priorités des dépenses, avec la poursuite des efforts de mobilisation des recettes. Une meilleure efficacité des dépenses, des contrôles plus stricts des dépenses dans le cadre des procédures d’urgence et une meilleure gestion de la trésorerie amélioreront l’exécution du budget et dégageront de l’espace pour les dépenses sociales et de développement indispensables.
Des progrès dans les réformes budgétaires structurelles, y compris celles liées à la fonction publique, à la subvention du carburant, à la chaîne des dépenses et au fonctionnement du Trésor, à la gestion des investissements publics et à la crédibilité budgétaire, sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des dépenses et la gouvernance.
LA REDACTION