Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) traverse une crise interne sans précédent, mettant en lumière des tensions croissantes au sein de cette institution clé de la régulation des médias. Le président Christian Bosembe se retrouve en effet contesté par neuf des quatorze membres du conseil, qui dénoncent ses méthodes de travail, ses prises de position et son approche de la régulation.
La situation a atteint un point de non-retour lorsque trois hauts conseillers, Eale Ikabe Jean Pierre, Mayala Mambu Arthur et Kabongo Ngomelle Serge, ont été « séquestrés » pendant plusieurs heures au Conseil national de cyberdéfense. Cette mesure controversée fait suite à leurs critiques ouvertes concernant la gestion du bureau de Christian Bosembe, exacerbant ainsi les tensions déjà palpables au sein du CSAC.
Serge Kabongo, l’un des conseillers concernés, a accepté de faire le point sur cette crise. Dans une déclaration exclusive, il a exprimé son inquiétude face à la dérive autoritaire du président Bosembe, affirmant que « la régulation des médias ne peut se faire dans un climat de peur et de répression ». Kabongo a également souligné l’importance d’un dialogue constructif au sein du conseil, appelant à une réévaluation des méthodes de travail et à un retour à des pratiques plus transparentes et inclusives.
« Il y a un problème au sein de notre institution qui est le CSAC. Normalement nous avons l’habitude d’organiser une réunion ordinaire deux fois par mois, c’est-à-dire le premier jeudi du mois qui était le 3 et le second c’était aujourd’hui malheureusement cela n’a pas eu lieu et nous avons constaté un manque de respect de la part du bureau du CSAC. Et le CSAC continue de violer le règlement intérieur de notre institution. » A déclaré Serge Kabongo.
Les membres du CSAC qui s’opposent à Bosembe évoquent des décisions unilatérales et un manque de consultation, ce qui, selon eux, nuit à l’intégrité et à l’indépendance de l’institution. Ils craignent que cette crise ne compromette la mission du CSAC, qui est de garantir un environnement médiatique libre et équitable.
Face à cette situation, les observateurs s’interrogent sur l’avenir du CSAC et sur la capacité de ses membres à surmonter cette crise. Les appels à une réforme interne se multiplient, tandis que la pression monte sur Christian Bosembe pour qu’il reconsidère sa position et ses méthodes de gouvernance.
Alors que le climat au sein du CSAC reste tendu, l’issue de cette crise pourrait avoir des répercussions significatives sur la régulation des médias dans le pays. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si un compromis peut être trouvé ou si la division au sein du conseil continuera de s’accentuer.
Rédaction