La société civile du Nord-Kivu désapprouve la stratégie militaire de l’armée congolaise (FARDC) face à la progression des rebelles de l’AFC-M23, soutenus par les forces de défense rwandaises (RDF).
A travers une déclaration, la coordination de cette structure citoyenne fustige la posture souvent défensive adoptée par l’armée régulière face à l’ennemi sur la ligne de front.
« Les positions tenues par les troupes loyalistes sont de plus en plus vulnérables, du fait d’une attitude défensive marquée par une forme de retenue opérationnelle », dénonce cette organisation estimant que sur le terrain, les forces loyalistes seraient réduites à attendre une attaque ennemie pour réagir, sans initiative claire pour anticiper ou repousser efficacement l’ennemi.
« Une fois une entité stratégique tombée entre les mains du M23, les contre-offensives se font rares et peinent à produire des résultats, laissant les populations locales dans une insécurité persistante », déplore la même source.
Pour inverser la tendance, la coordination de la société civile plaide pour la réorganisation du commandement militaire dans la zone opérationnelle du Nord-Kivu.
Dans ce contexte, elle a appelé le ministre de la Défense nationale, Guy Muadiamvita Kabongo et le chef d’état-major général des forces armées congolaises à repenser les priorités opérationnelles et à mettre un terme au repli systématique.
Dans son discours du 23 mai, Kibala qui a dirigé la RDC de 2001 à janvier 2019, a critiqué le faible commandement militaire à la base du fiasco sur la ligne de front.
Selon l’ancien Chef de l’Etat, cette situation est liée à la substitution de l’armée nationale à des bandes de mercenaires, des groupes armés, des milices tribales et des forces armées étrangères qui ont enfoncé le pays dans un chaos indescriptible.
Il a accusé les autorités de sous-traiter le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale aux groupes armés et de faire de l’armée le bouc émissaire de la débâcle sur la ligne de front.
« Et comme si cela ne suffisait pas, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par les autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité. Pour les avoir formés, commandés et conduits au front, je connais nos soldats. Bouc-émissaires, aujourd’hui, de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille, ils ne sont pourtant pas, intrinsèquement moins bons, moins nationalistes et moins loyaux », a-t-il asséné critiquant la qualité du commandement et de leur prise en charge.
Mont Carmel Ndeo