Des niveaux record de la faim en République démocratique du Congo (RDC) nécessitent un soutien aux moyens d’existence et des investissements à long terme, ont mis en garde, mardi 30 mai, des agences des Nations Unies, qui appellent à un soutien accru pour améliorer les moyens de subsistance tout en répondant aux situations d’urgence.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial(PAM) des Nations Unies estiment à 6,7 millions le nombre de personnes en situation de crise ou d’urgence alimentaire dans le Nord et le Sud-Kivu et en Ituri. Cela représente une augmentation de 10% par rapport à l’année dernière.
« L’insécurité alimentaire en RDC au cours des cinq dernières années reste l’une des plus élevées au monde. Elle place les populations vulnérables dans une situation difficile », a déclaré dans un communiqué, Aristide Ongone Obame, représentant de la FAO en RDC.
La dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publiée par le gouvernement a révélé que 25,8 millions de personnes sont toujours confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence d’insécurité alimentaire. Cette situation est déclenchée par « de mauvaises récoltes, des déplacements dus à la violence, des maladies, le chômage et l’effondrement de l’infrastructure ».
Le rapport montre que les régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire sont Djugu et Mambasa en Ituri, et Rutshuru, Nyiragongo, Goma, Beni et Masisi dans le Nord-Kivu. La violence et l’insécurité ont coupé des communautés entières de leurs champs.
Le conflit a rendu difficile l’acheminement de l’aide humanitaire
Même lorsque la nourriture est disponible, la hausse des prix signifie que les ménages pauvres ont besoin d’aide pour se procurer des aliments nutritifs suffisants et adéquats. Le conflit a également rendu difficile l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Nous sommes préoccupés par le nombre de personnes déplacées par le conflit, qui laisse de plus en plus de familles affamées », a fait observer Peter Musoko, Représentant du PAM en RDC.
Du côté des autorités congolaises, la lutte contre l’insécurité alimentaire reste aussi le défi le plus important.
« Nous devons mobiliser le soutien et les ressources et protéger les ménages qui dépendent de l’aide alimentaire dans les territoires touchés par le conflit », a expliqué José Ilanga Lofonga, Secrétaire général du ministère de l’agriculture.
Sur le terrain, le PAM prévoit d’atteindre 7,1 millions de personnes en RDC cette année. Si l’aide alimentaire d’urgence est essentielle pour enrayer la faim, le travail de renforcement de la résilience du PAM favorise l’autosuffisance alimentaire, les moyens de subsistance durables, la récupération rapide des chocs et la paix à long terme.