Le Porte-parole de l’Assemblée nationale, le Professeur Jacques DJOLI ESENG’EKELI, a pris part active au débat citoyen, ce jeudi 24 juillet 2025, au Centre Culturel Boboto, situé dans la commune de la Gombe. Ce débat citoyen a été organisé par la Synergie pour la Transparence des processus de Paix « STP », axé sur le thème général : »Différents processus de paix et le Peuple dans tout ça ».
Outre les personnalités politiques et scientifiques, l’assistance était composée des activistes de différentes structures de la Société Civile et Mouvements citoyens, dont PONA CONGO, CALCC, LUCHA et MIEC.
Parmi les intervenants figure le Professeur Jacques DJOLI ESENG’EKELI, dont l’intervention était axée sur le sous thème : « Washington, Doha : les principes et les accords d’une paix impossible ? ». D’entrée de jeu, le Professeur Jacques DJOLI ESENG’EKELI a démontré comment la RDC tire son existence des Accords et des Traités, et son acte juridique a été signé à la Conférence de Berlin.
« Cela prouve à suffisante que l’histoire de la RDC repose sur les Accords. C’est un État qui est né sur base d’une Conférence internationale, qui a eu lieu à Berlin… et avec l’acte de session de patrimoine de Léopold II, en 1908. C’est là où on aura, pour la première fois, la Loi sur le Congo, qui était au par avant un acte social privé. Et la RDC est partie pour avoir son indépendance sur une table ronde, qui va aboutir à la Loi fondamentale. Depuis lors, jusqu’à nos jours, notre pays est jalonné des moments de son histoire : Luvanium, Conférence constitutionnelle de Luluabourg, la Conférence nationale souveraine… et Sun City, qui va aboutir à des actes juridiques qui constituent la toile de fond de notre existence. Washington et Doha viennent s’inscrire dans cette trame d’accords, qui constituent notre pays la RDC », a indiqué le Professeur Constitutionnaliste.
L’occasion a été pour le Rapporteur de l’Assemblée nationale de démontrer comment les Occidentaux ont procédé à la délimitation des frontières. Cela, avant de rassurer qu' »à travers cette carte dessinée par les autres, nous pouvons construire notre destinée. »
Seulement voilà : dans le contexte de 30 dernières années, le Professeur Jacques DJOLI a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire du pays, caractérisée par des cycles des conflits, comme en 1885, où on discutait sur le bassin conventionnel du Congo. Et, aujourd’hui, il est établi un controle des ressources stratégiques et les routes de transit qui justifient les guerres de conquête de nouveaux espaces, d’une part, et, d’autre part, l’humiliation de nouveaux acteurs politiques, explique le Professeur.
Au regard de ce qui précède, Jacques DJOLI pense que « nous sommes au cœur d’une conflictualité permanente, avec 9 pays voisins ayant des ambitions. »
D’où, le Constitutionnaliste conseille de ne pas tomber dans l’idéalité, d’autant plus que, argumente-t-il, les relations internationales sont basées sur des relations des forces.
Comme solution à toutes ces guerres, le Professeur Constitutionnaliste préconise le développement d’une géopolitique, en plus de la vision géostratégique tactique que les Congolais doivent impérativement avoir.
Le Rapporteur de l’Assemblée nationale ne s’est pas arrêté là. Il a attiré l’attention du peuple congolais sur le fond de la guerre imposée à la RDC. Pour le Professeur Jacques DJOLI, le fond de cette guerre est de tuer le Congo.
« Un statocide qui est préparé avec les violents massifs. Nous oublions ça et nous entrons dans une guerre de positionnement du pouvoir. C’est là où nous ratons notre destin historique. Que ça soit le Rwanda, le Burundi, la Zambie, l’Ouganda, il y a la perspective de s’offrir les immenses richesses congolaises » a-t-il alerté.
Pour le Rapporteur, les enjeux de ces différentes guerres sont basés sur la géoéconomie, avec comme but d’affaiblir l’État congolais; une vraie stratégie des voisins, avec quelques Congolais qui servent d’outils de pénétration en RDC.
Le Constitutionnaliste est encore revenu sur les différents accords depuis Lusaka en 1999, Sun City 2002, l’accord bilatéral de Pretoria, Nairobi, Goma en 2012, Accord cadre d’Addis-Abeba en 2013, Washington et Doha, pour indiquer que « tous ces accords démontrent que nous avons des matrices, mais peut-être faibles.
« Voilà pourquoi, nous devons analyser ces outils, pour savoir comment en tirer profit », recommande-t-il.
Pour le Porte-parole de la Chambre basse du Parlement, Washington et Doha ne sont ni des principes ni des accords d’une paix impossible. Mais ils semblent, aux yeux de certains, consacrer la faiblesse des Congolais, parce que la RDC n’a pas gagné une guerre militaire, mais diplomatique. Toutefois, poursuit-il, la fondamentalité de ces accords, c’est qu’on reconnaît l’intégrité du territoire congolais; mais la stratégie du Rwanda, c’est la balkanisation.
« La guerre de l’Est est l’expression de ces tentatives de fragmentation du Congo. Et nous, les élites, nous devons arriver à construire un consensus stratégique, au-delà de nos ambitions politiques, dans le strict respect de la Constitution, en vue de faire face à ce Congo victime de ses ressources. La RDC est le produit d’une histoire dramatique, mais qui peut devenir une histoire d’espérance et de joie. Pour cela, nous ne devons pas céder aux Statocidaires, qui sont les bras armés de ces puissances régionales », a conclu le Professeur Jacques DJOLI ESENG’EKELI, sur une note d’espoir pour un avenir radieux de la République démocratique du Congo.
Notez que le ministre de la Communication et Médias, Patrick MUYAYA KATEMBWE, et Didier MUMENGI, ancien ministre de l’Information sous Laurent-Désiré KABILA, étaient parmi les intervenants à ce débat citoyen.
La rédaction avec la CELLULE DE COMMUNICATION/ASSEMBLÉE NATIONALE