À l’issue d’une célébration eucharistique tenue ce dimanche 28 janvier 2024 à Goma au Nord-Kivu, qui a réuni plusieurs évêques catholiques des différents pays voisins de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment, le Rwanda et Burundi pour une prière sur la paix dans la partie Est de la RDC, le cardinal Fridolin Ambongo a déploré l’inattention des autorités congolaises qui ne fournissent pas assez d’efforts pour rétablir une paix durable dans la région qui est menacée par les atrocités.
En effet, le prélat catholique a laissé entendre que cette prière à Goma avait pour objectif, d’implorer la miséricorde de Dieu pour que la paix revienne non seulement dans la région des Grands lacs mais aussi pour compatir avec des récentes victimes de Mweso, tombées sous les bombes larguées par les M23.
« Nous supplions le Seigneur pour que les habitants de la République démocratique du Congo, Rwanda et Burundi qui ont longtemps souffert puissent recouvrer la paix.Notre célébration d’aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique de recherche de la paix entre les populations de ces trois pays, pendant que ceux qui nous gouvernent se distinguent par leur tendance à la division et aux conflits » A déclaré Cardinal Ambongo
Et d’ajouter:
« la sous région de Grands Lacs, depuis les événements après le génocide contre les Tutsi au Rwanda, jusqu’à aujourd’hui, on enregistre déjà plus de 12 millions de morts et particulièrement en RDC. Aujourd’hui le chiffre qui nous parvienne et qui ne fait qu’augmenter parle d’autres moins 6 millions des personnes déplacées à l’intérieur de la RDC, pas plus tard qu’hier nous avons reçus l’information que dans la cité de Mweso, territoire de Masisi,les armes continuent à imposer leurs lois avec comme conséquences,le déplacement de la population » A dit le cardinal Fridolin Ambongo
Et de poursuivre :
« Dans notre sous région, depuis au moins 3 décennies qu’il y a un déficit…de cet amour du prochain. En effet, nous assistons quotidiennement à des inégalités sociales, à l’indifférence face à la détresse des autres , à l’insécurité, à la misère, à la violence aux tensions interétatiques lorsqu’on évoque pas la guerre et l’égoïsme des dirigeants. Nous vivons dans une sous région où on a l’impression qu’on se complet dans les querelles, divisions, et dans les guerres , comme si la paix n’était pas une valeur cardinale pour nous peuple de la sous région. » A-t-il indiqué
Et de marteler:
« Ceux qui nous gouvernent ne s’intéressent que très peu au bien-être général…nous estimons que du côté de la population, du côté de la base peut émerger cette intuition d’apprendre à vivre ensemble dans la sous région » Indique-t-il
Et de noter :
« Face à la dégradation de la situation sécuritaire et à la détérioration des relations entre les pays de la sous région, il est vrai que la mission des évêques est mise en rude et preuve , ainsi, pendant que les politiques tentent de diviser et d’opposer nos populations les unes aux autres ,notre rôle est de jeter de pont de paix à travers le dialogue constructif avec les dirigeants, l’accompagnent de nos fidèles en particulier les victimes de ces conflits. » Dit-il
Par la même occasion, signalons que plusieurs sources révèlent sur l’intensification des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 continuent et nombreux acteurs humanitaires ont décidé de se retirer de la cité de Mweso et ses environs depuis le samedi 27 janvier, à la suite de ces violents affrontements qui se poursuivent dans le Masisi.
Hervé Kabwatila