Le Gouvernement rwandais exprime son mécontentement via une correspondance rendue publique ce vendredi 16 février 2024 sur l’option levée par les Nations-Unies pour le soutien logistique et opérationnel à la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) Mission en République Démocratique du Congo (SAMIDRC).
Pour le Rwanda, le soutien logistique et opérationnel prévu par l’ONU aux forces alliées des FARDC encourage le gouvernement congolais à rechercher une solution militaire plutôt qu’une solution négociée et pacifique à la crise.
Il (gouvernement rwandais) indique que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait plutôt encourager le gouvernement de la RDC à rechercher une solution pacifique dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.
Kigali souligne qu’il est disposé et prêt à jouer son rôle en soutenant une résolution pacifique du conflit dans l’Est de la RDC et promet de continuer à prendre des mesures préventives et défensives contre l’intention déclarée des Présidents congolais et du Burundi pour renverser le gouvernement du Rwanda.
Ci-dessous l’intégralité du document signé par le ministre rwandais en charge des affaires étrangères Vincent BIRUTA !
Le Gouvernement du Rwanda a appris avec beaucoup d’inquiétude, à travers la déclaration du Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix, M. Jean-Pierre LACROIX, que les Nations-Unies (ONU) envisagent de fournir un soutien logistique et opérationnel à la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) Mission en République Démocratique du Congo (SAMIDRC).
Lors de sa rencontre avec le commandant de la Force SAMIDRC, le général DYAKOPU MONWABISI, le secrétaire général adjoint aux opérations de paix a souligné l’importance d’une coordination conjointe pour soutenir l’armée nationale congolaise (FARDC) dans sa lutte contre les « groupes armés » dans l’Est de la RDC. Selon le communiqué de presse de la MONUSCO relatif à la conférence de presse de M. LACROIX à Kinshasa le 7 février 2024, il a expliqué que : « Dans la Résolution 2717 (2023), le Conseil de sécurité a mandaté la MONUSCO pour examiner les moyens par lesquels elle pourrait fournir un soutien logistique et opérationnel limité à la MONUSCO. Force de la SADC (SAMIDRC). La Mission explore actuellement les options pour fournir ce soutien. Des propositions seront faites au Conseil de sécurité, qui décidera de la nature de ce soutien et de ses modalités.
Le Gouvernement du Rwanda note que selon le paragraphe 20 de la Résolution 2717 (2023), le Conseil de sécurité des Nations Unies : « Encourage le soutien aux forces régionales, le cas échéant, exprime son intention d’envisager, sur demande claire et détaillée du pays hôte et de l’organisation concernée, les conditions dans lesquelles un soutien logistique et opérationnel limité peut être fourni par la MONUSCO à une force régionale mandatée par l’UA déployée dans la zone de déploiement de la MONUSCO, dans le cadre du mandat de la MONUSCO et dans la limite des ressources existantes, rappelle en outre que tout soutien de ce type devrait être strictement.
Le Rwanda accueille environ 100 000 de ces réfugiés, dont certains vivent au Rwanda depuis près de trente ans maintenant, dont plus de 13 000 qui ont fui le nettoyage ethnique dans l’est de la RDC au cours des quatre derniers mois.
Le soutien logistique et opérationnel prévu par l’ONU aux forces alliées des FARDC encourage le gouvernement de la RDC à rechercher une solution militaire plutôt qu’une solution négociée et pacifique à la crise. Le gouvernement du Rwanda souhaite attirer l’attention des membres du Conseil de sécurité de l’ONU sur les dangers d’une telle démarche, notamment l’érosion de tout règlement pacifique de la crise qui dure depuis des décennies dans l’est de la RDC, la résurgence des affrontements ethniques et le risque d’un conflit régional compte tenu de la détermination des présidents de la RDC et du Burundi pour provoquer un changement de régime au Rwanda.
Le gouvernement du Rwanda aimerait demander au Conseil de sécurité des Nations-Unies d’éviter une escalade du conflit dans l’est de la RDC, en ne reconsidérant pas la demande de fournir un soutien logistique et opérationnel à la coalition dirigée par les FARDC, ce qui ne pourrait que contribuer à une nouvelle escalade. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait plutôt encourager le gouvernement de la RDC à rechercher une solution pacifique dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.
Le gouvernement du Rwanda est disposé et prêt à jouer son rôle en soutenant une résolution pacifique du conflit dans l’est de la RDC. Dans l’intervalle, le gouvernement du Rwanda continuera à prendre des mesures préventives et défensives contre l’intention déclarée des présidents de la RDC et du Burundi de renverser le gouvernement du Rwanda et contre la menace posée par les forces génocidaires rwandaises opérant dans l’est de la RDC.
BLAISE BAYOMBO