Le M23 maintient toujours le contrôle des zones prétendument cédées aux troupes de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Un nouveau rapport vient confirmer la version déjà soutenue par les populations locales, la société civile et le gouvernement congolais.
« Malgré les retraits cérémoniels de certaines positions et zones, diverses preuves montrent que les retraits et désengagements annoncés par le M23 semblent avoir été purement tactiques, visant à gagner du temps face à la pression internationale croissante, tandis que le groupe armé a reçu l’assurance que les zones « désengagées » ne seraient pas remises aux FARDC mais à la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est, comme cela avait été envisagé lors du mini sommet tenu à Luanda », note un rapport publié mercredi par le groupe d’experts des nations unies sur la RDC. Le document a été transmis au Conseil de sécurité depuis le 13 juin par Mélanie De Groof, coordinatrice du Groupe d’experts sur la RDC.
Ces experts apportent quelques illustrations. Ils expliquent par exemple que « malgré la remise symbolique par le M23 à la force régionale de l’EAC de Kibumba et de Rumangabo respectivement le 23 décembre 2022 et le 5 janvier 2023, les chefs et les combattants du M23 sont restés présents et opérationnels dans ces positions et dans les zones environnantes ». De plus, d’autres combattants des zones désengagées ont été redéployés dans d’autres régions.
Contexte
Le M23 rejette ces accusations, son porte-parole Lawrence Kanyuka, s’en est d’ailleurs pris à la MONUSCO et au groupe d’experts: « à la recherche du renouvellement de son mandat ce mois de juin 2023, c’est sans surprise la publication du récent rapport du groupe des experts de l’ONU qui contient des allégations non vérifiées. Un audit à l’endroit de ce groupe des experts est indispensable ».
De leur côté, les autorités congolaises affirment qu’elles vont passer à une étape supérieure. Le lieutenant-général Christian Tshiwewe Songesha s’est exprimé le 16 juin au cours au sujet de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Au cours d’une parade organisée au Camp militaire Lieutenant-Colonel Kokolo, le chef d’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo a manifesté la détermination du gouvernement: « Nous allons utiliser d’autres stratégies. Cela devient lassant. La RDC ne sera pas toujours en position défensive », a-t-il dit devant les unités rangées pour l’écouter. Entretemps, Kinshasa attend également le déploiement des troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe dans un contexte de préparation des élections prévues en décembre de cette année
La rédaction