Marie Brun Coordinatrice d’Urgence de l’association « Médecins Sans Frontières » dans la ville de Goma, a déclaré dans un rapport publié vendredi 24 mai 2024 que près de 200.000 personnes déplacées supplémentaires ont fui leurs milieux d’habitation depuis la reprise des hostilités dans les provinces du Nord et Sud Kivu en République Démocratique du Congo.
Décrivant les souffrances des populations de la partie Est l’Est de la RDC, Marie Brun dit avoir constaté notamment la croissance d’un nombre élevé de personnes ayant fui la guerre dans l’espace Grand-Kivu, depuis le début de cette année en cours.
« Dans les camps autour de Goma, selon nos observations, les tirs d’artillerie lourde entre belligérants ont causé la mort de 23 personnes et fait 52 blessés depuis février 2024. D’après les Nations unies, au moins 18 civils, en majorité des femmes et des enfants, sont décédés et 32 autres ont été blessés lors de bombardements touchant plusieurs sites de déplacés au cours de la seule matinée du 3 mai. Depuis le début de l’année, nous avons ainsi pu observer des tirs croisés, des explosions de grenades à l’intérieur des camps, de jour comme de nuit. Nous avons recensé 24 incidents impliquant des tirs d’obus à l’intérieur ou autour des camps où nous travaillons et les équipes de MSF ont reçu 101 blessés légers, dont 70 % de civils à l’hôpital de Kyeshero, transférés par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui prend en charge les patients blessés par arme les plus graves» Peut-on lire sur ce rapport.
Et d’ajouter :
« Nous nous inquiétons également de retards dans la prise en charge médicale des patients et patientes qui ont peur de se déplacer, d’être attaqués ou encore violés. Dans les camps de Shabindu, Rusayo et Elohim, nous avons pris en charge plus de 1 700 survivantes de violences sexuelles en avril. Dans 70 % des cas, ces violences sont commises sous la contrainte d’une arme. En raison de l’intensification des hostilités sur une nouvelle ligne de front depuis février, les échanges de tirs et d’artillerie touchent aussi régulièrement les civils vivant dans la ville de Minova et ses alentours, au Sud-Kivu, où près de 200.000 personnes ont trouvé refuge cette année» Poursuit-il.
Cette association médicale note par ailleurs que ces dernières semaines, la ville de Goma s’est peu à peu retrouvée encerclée par plusieurs lignes de front, avec entre 600.000 et un million de personnes déplacées ainsi que deux millions d’habitants entassés dans un territoire restreint.
HERVE KABWATILA