La République démocratique du Congo célèbre le 4 janvier de chaque année la Journée des martyrs de l’indépendance. Selon les chiffres officiels, ces événements ont causé entre 49 et 500 morts, mais l’ABAKO, parti politique majeur de l’époque, estime que plusieurs centaines de Congolais ont été abattus.
Un événement marquant sur la voie de l’indépendance, désormais célébré comme la Journée des martyrs de l’indépendance. Ces émeutes trouvent leur origine dans le retour des leaders congolais d’Accra, où ils avaient assisté à des échanges sur la libération des peuples africains. La population, avide de savoir, avait exigé un meeting. Cependant, les autorités coloniales belges, méfiantes, ont refusé d’autoriser cette réunion, créant une forte tension.
« Les gens étaient énervés, à un moment donné, on voit venir Kasa-Vubu. Il dit à la foule : ‘Le meeting n’aura pas lieu, parce qu’il a été interdit. Mais je vous demande d’avoir foi en l’indépendance. Gardez votre calme. Vive l’indépendance !’ Toute la foule a repris : ‘Vive l’indépendance !’ Et c’était parti » a expliqué Alfred YONGOLO, membre de l’ABAKO.
Pour la petite histoire, les émeutes de 4 janvier 1959 de Léopoldville sont une série d’émeutes et de troubles sociaux s’étant déroulés à Léopoldville, alors au Congo belge, au mois de janvier 1959 et marquant un tournant décisif vers l’indépendance du Congo. Les émeutes éclatent après que les autorités coloniales ont interdit aux membres du parti politique de l’ABAKO de manifester le 4 janvier 1959. La répression est très violente. Le nombre exact de victimes n’est pas connu à ce jour, mais au moins 49 personnes auraient perdu la vie. Le Congo belge obtient son indépendance près d’un an et demi plus tard, le 30 juin 1960, devenant la République du Congo-Léopoldville.
Léon de Saint-Moulin, ces émeutes ont marqué une étape décisive : « Le pouvoir colonial a dû prendre conscience que l’indépendance était une aspiration profonde et largement partagée. Officiellement, on parle de 49 morts, mais il est probable qu’il y en ait eu entre 100 et 300. L’administration a été affolée en constatant l’ampleur des pertes humaines. »
Il sied de noter que le bilan humain des émeutes reste flou, avec des estimations variant entre 49 et 500 morts. Ce massacre fut un électrochoc pour les autorités coloniales belges, révélant l’ampleur du mécontentement et la détermination des Congolais à obtenir leur indépendance.
GRÂCE DIOMI