Le responsable du portefeuille gouvernance à l’Union européenne a souligné, lors de la clôture d’un atelier sur la gouvernance sécuritaire jeudi 22 mai 2025 à Kinshasa, l’importance d’accompagner la réforme de la Police nationale de la République démocratique du Congo (RDC) par un cadre juridique solide. Cette initiative, soutenue par la représentation nationale, vise à garantir l’efficacité et la transparence des réformes prévues dans le projet de loi de programmation de la PNC pour la période 2025-2029.
Lors de la clôture d’un atelier de renforcement des capacités des parlementaires sur la gouvernance et la sécurité, Mario Caivano, responsable du portefeuille gouvernance à l’Union européenne (UE), a souligné l’importance de la loi de programmation de la Police nationale congolaise (PNC), récemment présentée au Parlement. Cette loi, qui couvre la période 2025-2029, est perçue comme un instrument décisif pour répondre aux défis sécuritaires contemporains en République Démocratique du Congo.
« La loi de programmation de la PNC sera un instrument décisif et devra permettre à la police congolaise de répondre au défi sécuritaire contemporain dans le respect des droits de l’homme et des standards républicains. Il sera également essentiel de repenser le financement de la sécurité et, là, cela va rejoindre tous les efforts qui sont entrepris par le gouvernement et par l’administration congolaise de réformes de manière horizontale des finances publiques, efforts qui sont également appuyés par l’Union européenne depuis de nombreuses années. Permettez-moi de souligner un enjeu central de la réforme de la police nationale congolaise. Il est impératif que cette réforme, déjà amorcée, soit accompagnée d’un cadre juridique clair, soutenu et suivi par la représentation nationale. Au-delà des lois et des textes, vous avez un rôle crucial à jouer dans le contrôle de la mise en œuvre effective et dans l’allocation budgétaire appropriée, ainsi que dans le suivi des engagements qui sont pris», a déclaré Mario Caivano, responsable du portefeuille gouvernance à l’UE.
Pour sa part, le Président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a rassuré les officiers supérieurs de la Police nationale congolaise (PNC) de faire de la loi de programmation de la réforme de la Police une priorité tout au long de cette législature.
«À nos vaillants officiers supérieurs ici présents, soyez apaisés et rassurés que la Commission Défense et Sécurité prend à bras-le-corps l’urgence de la réforme de la Police nationale congolaise et en fera sa priorité lors de cette législature (…) Nous tenons absolument à ce que cette loi, non seulement soit votée par le Parlement, mais aussi que cela soit exécuté même à 80% (…) Nous allons aussi tout faire pour que l’exécutif, si vous voulez, le gouvernement national congolais puisse exécuter ce projet de loi», a déclaré le député national Rubens Mikindo, président de la Commission Défense et Sécurité.
La présentation de cette loi intervient dans un contexte où la sécurité demeure une préoccupation majeure en République Démocratique du Congo, marquée par des conflits armés et des violences récurrentes. Les autorités congolaises, avec le soutien de partenaires internationaux comme l’UE, cherchent à moderniser les forces de police afin de mieux répondre aux attentes de la population.
La mise en œuvre de cette loi de programmation sera scrutée de près, tant par les acteurs politiques que par la société civile, qui espèrent voir des avancées significatives en matière de sécurité et de respect des droits humains dans le pays.
HERVE KABWATILA